« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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samedi 21 avril 2012

Promenade de Bibliophile: “Miniatures flamandes, 1404-1482" à la BNF

Amis Bibliophiles bonjour,


La Bibliothèque nationale de France propose jusqu’au 10 juin une exposition intitulée “Miniatures flamandes, 1404-1482". Il s’agit après Bruxelles, du volet parisien, sur le site de “François-Mitterand”. 

Un peu moins de 90 livres sont exposés sortis des collections de la Bnf et de la Bibliothèque royale de Belgique mais aussi des Archives Départementales du Nord. Une vaste salle, segmentée par thèmes nous accueille. Commencer à  gauche par “la pratique des enlumineurs” avant de revenir à droite pour “les prémices”, puis passer au gros morceau de l’exposition au centre consacré à “la commande”, pour finir au fond par la “galerie d’artistes” m’a paru plus judicieux. En tous cas trois heures m’ont été nécessaires pour découvrir le siècle d’or de l’enluminure des pays-bas méridionaux (incluant donc en France, Flandres, Artois, Hainaut et Picardie) au temps des ducs de Bourgogne, Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire. 

miniatures fl 567 : David Aubert, Conquêtes et chroniques de Charlemagne,
Jean le Tavernier, enlumineur, vers 1458-1460 (BRB) 
La partie qui concerne la commande est probablement la plus exaltante pour le bibliophile. Les livres de l’époque, livres d’heures pour l’essentiel, étaient personnalisés pour le bibliophile actif en proportion de ses moyens et de son prestige. Les ducs de Bourgogne surpassaient allègrement la concurrence sur des titres bien plus originaux. Le mécénat des princes et de leurs cours produit des chefs-d’oeuvre. Un des intérêts de telles manifestations consiste à réunir par exemple le portrait peint (copie conservé au musée de Dijon) de Philippe Le Bon par Rogier Van der Weyden, du livre de Jacques de Guise, “Chroniques de Hainaut” enluminé par le même artiste où Philippe Le Bon en pied cette fois et entouré de ses conseillers, mais dans une même position, reçoit l’hommage de l’auteur. Autres rapprochements, ceux de l’inventaire de la librairie de Philippe le Bon (conservé aux AD du Nord) et des livres qui y sont décrits, le Valère Maxime (Bnf Fr 6185) ou les Conquêtes de Charlemagne (Bibliothèque royale de Belgique) accompagné du bon daté de 1460 pour payer l’enlumineur Jehan Tavernier. Avec un peu d’attention on peut ainsi  apprendre que la reliure de velours noir du premier a laissé la place à un veau ainsi que le cuir blanc du second. Côté reliure qui n’était bien sûr pas le sujet, une reliure ornée à froid sur ais de bois offre la particularité d’être signée sur la garde par jan Guillebert dit Jean Meese actif à Bruges en 1480.

miniatures fl 568 : Jacques de Guise, Chroniques de Hainaut,
Rogier Van der Weyden, 1446. (BRB)
Pour en revenir aux enluminures, il faut se laisser séduire par la beauté et le faste des livres présentés, les grisailles de Jean le Tavernier sur les “Conquêtes de Charlemagne”, le spectaculaire et coloré “grand armorial équestre de la toison d’or” (Arsenal), le foisonnement   de détails des scènes de batailles du manuscrit des “Chroniques de Froissart”réalisées pour Louis de Gruuthuse par Loyset Liedet (souvenez vous il illustrait nos livres d’histoire au collège), l’expressivité du massacre d’Orphée par les Ménades (Maître de Marguerite d’York) ou la représentation talentueuse et humoristique, BD avant l’heure, du roman “Gérard de Nevers”par le Maître de Wavrin.

En fin de visite, des pupitres permettent de feuilleter virtuellement quelques livres exceptionnels, et de voir un vidéogramme belge sur la fabrication et la conservation des manuscrits.

Une copieuse et luxueuse somme est publiée à cette occasion au prix de 49 euros. Voir aussi :

Lauverjat

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