« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

frise2

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vendredi 19 décembre 2008

Sos Fléty, reliure amateur et "R" bizarre

Amis Bibliophiles Bonjour,

Je vous propose un message rapide avant de partir pour mon pèlerinage annuel dans le Palatinat, et pour mieux vous retrouver avec une grande surprise demain vers 21h30.

1. Patrick n'a pas le " Fléty", dont il découvert l'existence en lisant le Blog, et il recherche des informations sur un relieur qui signe H. M. Pescher. (Inconnu de Claude Blaizot). Une idée?

2. J'ai reçu un email sympathique d'un jeune bibliophile né dans les années 1930 qui a récemment exercé ses compétences de restaurateur sur un objet bien éloigné de la bibliophilie. Je vous livre son récit ci-dessous: "DE LA RELIURE A LA RADIO PAR DES CHEMINS TORTUEUX". Depuis l'âge de 12 ans ( il y a de cela 58 ans) je me suis adonné à la reliure, j'y ai fait quelque progrès depuis mais je reste néanmoins un modeste amateur. Cependant je ne résiste pas au plaisir de montrer quelques-unes de mes réalisations, dont je suis assez fier malgré l'existence de quelques vices bien cachés que je suis seul à connaître.
L'originale de Madame Bovary - Paris - Michel Levy - 1857. Les 2 parties reliées en un volume, malheureusement sans les couvertures. Plein veau glacé avec incrustations de feuilles naturelles, étui de protection pleine toile bleue.
Et un petit bradel d'usage sur une banale édition de La Guerre des Etoiles. Plats imprimés sur papier glacé : photos, prises au microscope en lumière polarisée, de cristallisations de composés chimiques. Cette ressource, pas très orthodoxe, est d'une richesse prodigieuse.

Cependant j'applique principalement mon "talent" à la restauration d'ouvrages anciens, ce qui me conduit à réaliser notamment des imitations de papiers marbrés anciens, à la colle et à l'éponge ; les papiers que l'on trouve dans le commerce ont toujours un aspect beaucoup trop neuf.

La bibliomanie et la reliure ne sont pas mes seuls vices (impunis comme la lecture) car je m'intéresse également à l'histoire des sciences et particulièrement de la T.S.F. comme on l'appelait avant que le mot "électronique" ait été tiré du grec. L'accumulation d'appareils scientifiques est hélas encore plus dévoreuse de place que celle des livres, mais qu'y faire ?

Dernièrement j'ai eu l'occasion d'acheter dans une vente publique deux récepteurs Philips des années 1920, pour la somme symbolique de 25 euros ce qui, vu leur état, représentait déjà un bel effort. Ci-après la photo du modèle 2514 accompagné de son diffuseur, ou plutôt ce qu'il en reste.
La "chose" n'était pas très ragoûtante mais en fait elle était surtout recouvert d'une épaisse couche de poussière que j'ai pu l'éliminer par un bon lessivage et un ravivage au cirage noir, "l'ébénisterie" étant en tôle d'acier recouverte de percaline noire. Pour le diffuseur, le cas semblait désespéré, la membrane était percée en plusieurs endroits et avait déjà fait l'objet d'une tentative de restauration au scotch, arme favorite et bien connue des "bibliophiles" d'occasion. Une seule solution refaire une membrane à l'identique, et c'est là que la technique de la marbrure intervient, avec un bristol généralement quelconque, de la patience, beaucoup de chance et l'invocation des manes des hommes illustres - Hertz, Branly, Marconi, Trautz et Tchekeroul - je suis maintenant en mesure d'écouter les informations sur ce vénérable ancêtre. Dire qu'on entend des choses intéressantes, est une autre histoire!
La comparaison des photos parle d'elle-même.

3. Georges me transmet également une photo du R dont il était question hier,tout à fait particulier en effet, connu sous le nom de R-bizarre. "On le voit bien sûr le site suggéré (Bridwell-Library, Protho Collection, Biblia Latina, c.1473), on le voit aussi sur le site Dawn of Western Printings, section: caractères de Adolf Rusch, et tous les autres caractères des feuillets avec. Ca pourrait donc être un fragment de la Biblia Latina, ISTC: ib00536500, de "l'Imprimeur à l'R-bizarre" (Johann Mentelin et Adolf Rusch, son gendre, qui exerçaient à Strasbourg). D'après ISTC, on la date entre 1470 et 1473; je crois qu'il y a eu une polémique à ce sujet, car certains la dataient vers 1465, d'où des discussions sur le premier inventeur du Roman Type. En savez-vous plus?"
A demain, 21h30!

H

3 commentaires:

Anonyme a dit…

"En savez-vous plus?" là tu exagères Hugues, j'étais assez content d'avoir trouvé cette piste de l'R bizarre. Bon la question est de savoir si Rusch ou Mentelin sont les auteurs de la première fonte en caractères romains? Pour ce que j'en ai lu, du monde germanique certainement, mais en Italie, Konrad Sweynheim et Arnold Pannartz s'étaient installés à Subiaco où le gothique n'était pas lu. Ils fondirent donc de nouveaux caractères ... romains utilisés déjà en 1465 ("de civitate Dei"). Evidemment reculer la bible de Strasbourg en 1465 ouvre des perspectives...comme d'y faire naître l'imprimerie, après tout Gutenberg y travailla bien "kunst und afentur" à un "travail à la presse" avant 1439. (Je m'égare!)

Pescher n'est pas connu du Fléty.

Lauverjat

Anonyme a dit…

pour faciliter la recherche, peut-on connaître la date du livre relié par Pescher et le style de la reliure?
La signature est-elle bien lisible, dorée ou cachet? Je n'ose pas faire la remarque: H. M. Pescher. ou H. Mercher ?

Lauverjat

Patrick a dit…

pour M Lauverjat

La signature très lisible est bien : H.M. Pescher elle n'est pas dorée mais bien frappée dans le cuir du recto du second plat.
Cette reliure de style art déco recouvre "connaissance de l'Est" de Claudel illustré par Jean berque publié chez Gonin en 1930. Je l'ai acquis dans les années 60 dans une vente à Limoges. J'avais joint des photos à mon courriel.

Merci pour toute information
Patrick

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