« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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samedi 24 novembre 2007

Narcisse?

Amis Bibliophiles Bonjour,

J'ai croisé ceci au cours d'une lecture en ce début de week-end, une définition du blog par Jean-François Kahn.

Blog : "journal intime transformé en lettre ouverte. Permet d'être entendu quand on parle tout seul. Collectivisation du narcissisme".

Amusant. Si j'en arrive là, prévenez-moi!

H

8 commentaires:

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Euh...

J'ai également pas mal entendu cette semaine JFK sur les ondes (France inter et France 5, C'est dans l'air pour ne pas citer l'émission).

Il faut dire que depuis un moment le chantre de Marianne gagatise un peu...

Une sénilité qui ne lui sied guère, mais bon.

Avis personnel biensur.

Amitiés gagatisantes, Bertrand

Anonyme a dit…

Si tout le monde gagatisait un peu comme ça, ça ne serait pas plus mal.

Max

Anonyme a dit…

Attention, ça va déraper les gagas !

Jean-Paul

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

mais non Jean-Paul !

On est entre Gentleman civilisés !

Non ?

Amitiés, Bertrand

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Allez Hugues, un peu de courage, il fallait citer Kahn in extenso...

Je viens de trouver la citation en question :

Il faut ajouter au bout de "journal intime transformé en lettre ouverte. Permet d'être entendu quand on parle tout seul. Collectivisation du narcissisme."

... "Seul S. n’a pas besoin de blog : la télévision lui en fait office".

Question. Mon message va-t-il être censuré ?

Je pense...

Amitiés, Bertrand

Anonyme a dit…

Fouquier-Tinville, au secours !

Hugues a dit…

Tiens, je m'absente une heure et ça dérape... Je n'avais en effet pas cité la fin de la phrase de Jean-François Kahn, que j'apprécie par ailleurs, afin de ne pas transformer ce blog en tribune politique et d'en arriver à des questions du style : "la bibliophilie est-elle de droite ou de gauche?".

Néanmoins, puisqu'on me hèle comme si j'étais l'accusateur public... Je vais me mettre dans la peau du personnage...
"Chers amis, citoyens devrais-je dire... J'ai bien connu un homme fort audacieux, que j'ai envoyé à l'échafaud, et dont les dernières paroles furent "Tu montreras ma tête au peuple, elle en vaut bien la peine !"...
Il voulait que le peuple voit sa tête, comme d'autres après lui, bien plus tard, que l'exposition médiatique obsède... mais je pense que la sienne, celle mon ami Danton, en valait quand même plus la peine...".

Mais je ne suis pas l'accusateur public, donc je ne dirai rien.

Hugues

Librairie L'amour qui bouquine Livres Rares | Rare Books a dit…

Pour faire suite à Fouquier-Tinville et rester à propos, voici quelques extraits qui vous donneront une idée de ce que bien vouloir dire la Gauche, la Droite, le Centre, l'extrême-gauche et l'extrême-droite, pour un bibliophile...

Voici :

Extrait de «Le cabinet d'un éroto-bibliomane» dans Octave Uzanne, Caprices d'un bibliophile, Édouard Rouveyre, 1878 tiré à 572 exemplaires avec un frontispice de Lalauze, p. 139-146 :

(...) "Dans ce cas, commencez par la droite, ajouta le Chevalier en m'indiquant les rayons les plus proches; ma Bibliothèque est graduée, - les incunables sont à gauche à l'extrémité du lieu où vous vous trouvez ; - je vous laisse seul ici, dans une heure je reviens vous prendre." (...)

(...) "Au fur et à mesure que j'inclinais vers la gauche, la graduation libertine s'accentuait; déjà j'avais franchi les poésies gaillardes : La Muse folâtre; L'élite des poésies héroïques et gaillardes de ce temps (1670); Le Parnasse satyrique du sieur Théophile; Le Cabinet satyrique; Les Œuvres de Corneille Blessebois; Dulaurens; Les Muses en belle humeur ou Élite des poésies libres; le Pucelage nageur; L'Anti-Moine; Le Parnasse du XIXe siècle et tous les ouvrages imprimés en Belgique, à Neufchâtel, à Freetown, avec eaux-fortes de Rops, auxquelles s'ajoutaient de nouvelles gravures. Déjà j'avais parcouru la majeure partie de la Bibliothèque et mes mains commençaient à trembler en ouvrant chaque livre qui s'offrait à moi; les petits fers prenaient des allures cyniques et effrayantes; j'eus peur de ne pas arriver au but et j'abandonnai quelques centaines de volumes pour atteindre l'extrême gauche." (...)

(...) Je me trouvais bien en effet parmi les incurables, comme me l'avait dit le Chevalier, c'était à l'extrême gauche, le suprême du genre, le nec plus ultra de la dépravation et à la fois du luxe artistique des livres et des gravures; Les Œuvres badines d'Alexis Piron touchaient L'Amour en Vingt Leçons et le Meursius François; L'Arétin y était représenté par le Recueil de postures érotiques d'après les gravures à l'eau-forte d'Annibal Carrache; par l'Alcibiade Fanciullo à Scola; par l'Arétin français et par le livre dit : Bibliothèque d'Arétin; près du Divus Arétinus je remarquai Félicia ou Mes Fredaines; Monrose ou le Libertin par fatalité; les Monuments de la vie privée des Douze Cæsars et les Monuments du Culte secret des Dames Romaines; plus loin je vis Justine ou Les Malheurs de la vertu; Cléontine ou La Fille malheureuse; Juliette ou la suite de Justine; Le Portier des Chartreux; La France fout… ; La Philosophie dans le Boudoir; Les crimes de l'amour ou le délire des Passions; en un mot toutes les œuvres sadiques du Marquis de Sade, en éditions originales, avec reliures à petits fers de rorture. - J'allais me livrer au plaisir de regarder les manuscrits et les dessins originaux; je mettais la main sur l'un des trois exemplaires connus du Recueil de La Popelinière : Tableaux des Mœurs du Temps dans les différents âges de la vie, l vol. grand in-quarto, j'admirais les vingt gouaches mignardement impudiques de Carême, lorsque le possesseur de cette étonnante rareté se présenta :

- «Ah! ah! s'écria-t-il, vous n'y allez pas à la légère, mon cher enfant, non seulement vous avez vu la droite, le centre droit, la gauche de mon cabinet, mais encore vous contemplez en vrai gourmet, en délicat amoureux de la chose, la merveille des merveilles, le plus rare de mes livres rares après l'Anti-Justine de Restif de la Bretonne; savez-vous que la possession de mon La Popelinière, imprimé sous les yeux et par ordre du fermier général, m'a coûté dix ans de recherches, dix longues années de fatigues et de luttes et deux mille écus sonnants.»

- C'est à peu près le prix de mon Fragonnard [sic] Lesbien, sans omettre les luttes et les fatigues, soupirai-je avec intention.

Vous n'allez pas, je suppose, me proposer un échange ?

Qui sait ?

Voilà, intéressant non. Voilà de quel bord ce situent les bibliophiles, la politique n'y entre en rien.

C'est notre ami Jean-Paul qui doit être heureux de voir évoqué ici, en belle page, l'ami Uzanne.

Amitiés, Bertrand

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