« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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vendredi 28 mars 2014

La hiérarchisation des exemplaires selon M. Christian Galantaris

Amis Bibliophiles bonjour,

"Cet exemplaire disponible chez un ami libraire n'est il pas plus désirable que le mien? Et si j'améliorais?". "Que vaut-il mieux, un vélin d'époque ou un veau d'époque?", "Janséniste ou décoré, quel maroquin est le plus recherché?", etc. Autant de questions que tout bibliophile se pose un jour, même s'il sait bien au fond de lui que la valeur d'un exemplaire à ses yeux ne dépend pas seulement de sa condition... mais aussi par exemple, de la personne qui vous l'ai offert, de l'endroit où vous l'avez acquis, dans quelles conditions, à quel moment de votre vie, de son coût, réel ou symbolique, etc.

Pour aider les bibliophiles à y voir plus clair sur la qualité (et non la valeur que chacun accorde, par opposition à la valeur économique), M. Christian Galantaris présente dans son inestimable Manuel de Bibliophilie (Editions des Cendres) une classification des exemplaires, "du moins attractif (1) au plus excitant (8)".

"1. Reliure moderne, marges courtes, papier bruni ou obscurci par des rousseurs ou - au contraire - outrancièrement lavé ou trop blanc.
2. Reliure moderne, marges moyennes (rarement grandes, car la reliure moderne présuppose une ou deux reliures antérieures, chaque reliure imposant un nouveau rognage des marges).

3. Reliure ancienne de basane (dos lisse ou à nerfs, sans décor ou discrètement orné).
4. Reliure ancienne de vélin ivoire souple ou à plats rigides (montés sur carton). Cette condition, plaisante mais modeste sans aucun décor, prend un attrait et une plus value particulière s'il s'y ajoute une ornementation dorée sur les plats.
5. Reliure en veau ancien (brun, marbré, raciné, blond, etc.) à tranches nues, marbrées, quelquefois dorées avec dentelles intérieure (autant de signes d'une reliure soignée et de qualité). S'il y a une petite dentelle ou des armes sur les plats, la valeur augmente notablement.
6. Reliure ancienne en maroquin (janséniste ou avec trois filets dorés en encadrement sur les plats, dos orné, tranches dorées et dentelle intérieure, etc.).
7. Reliure ancienne en maroquin (à dentelle, aux armes, avec super ex-libris attestant une origine célèbre).
8. Reliure ancienne mosaïquée, qui se rencontre sur les almanachs ou les livres de piété, mais qui est pratiquement introuvable sur un texte d'une autre nature, à tel point que, si l'intérêt du texte est à la hauteur d'une telle reliure, il y a tout aussitôt lieu de suspecter quelque opération de remboîtage".
Bien sûr, tous les cas ne sont pas envisagés (ainsi les reliures rétrospectives du 19ème signées de grands relieurs, ou les vulgaires basanes d'époque signées par un auteur ou amateur célèbre, etc.), mais il n'est pas non plus interdit aux bibliophiles de faire preuve d'un peu de jugeotte.

On notera au passage, que les incomplets ne figurent pas dans ce classement, mais il est vrai que l'on parle ici de bibliophilie -sourire- et qu'il n'était pas nécessaire de mettre des notes négatives.

Merci M. Galantaris, la lecture de votre Manuel devrait être obligatoire dans toutes les bonnes écoles primaires.

H

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