« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

frise2

frise2

samedi 30 avril 2011

Le salon du livre ancien du Grand Palais: un bilan à chaud

Amis Bibliophiles bonjour,

La grand messe est terminée pour moi, puisque je suis de retour à Lyon après deux jours passés au salon du livre ancien du Grand Palais. Que dire de ce 4ème opus? Une merveille. Le lieu est évidemment sublime, les stands bien achalandés, la compagnie excellente et je l'espère pour nos amis libraires le commerce florissant. On sent que l'événement a trouvé son rythme de croisière. L'organisation est parfaite, on peut "bibliophiler" en musique grâce à un agréable orchestre, découvrir une exposition de la bibliothèque Doucet, flâner sur le stand des livres proposés à moins de 150 euros par les libraires ou sur son cousin "politiquement incorrect" qui rassemble également des ouvrages curieux proposés par certains des libraires présents. Chacun peut trouver son bonheur, des manuscrits médiévaux à la bibliophilie contemporaine. Globalement, mais vous allez me dire que c'est une évidence et vous aurez raison, j'ai trouvé l'offre vraiment très attractive. 


Pour autant, c'est la première fois que je rentre bredouille de ce salon. Je n'ai en effet pas croisé ce fameux livre auquel il aurait été impossible de résister, et qui serait également rentré dans le budget que j'avais prévu de consacrer au salon. Pas de regret, j'ai noué quelques contacts intéressants avec des libraires, notamment sur des livres qu'ils ne présentaient pas.

Mes coups de coeur, mais c'est très subjectif, vont vers les stands Sourget, Coulet, Saunier, Lamort, Yvinec, Cambon, Bertran, Veyssière et Prévost... mais chaque stand vaut naturellement une petite visite et c'est d'ailleurs ce que j'ai fait puisque je suis finalement resté une douzaine d'heures en tout dans les travées du salon.

Comme d'habitude, la manipulation (même si on frémit un peu en pensant au nombre de fois qu'un ouvrage va être manipulé sur les 3 jours) est toujours riche d'enseignements, sur un auteur, un relieur, une technique. Une exemple parmi d'autres, j'ai découvert les reliures écossaises aux points de couleur rouge et vert, que je ne connaissais pas.

Quelques nouveautés? J'ai été frappé par le nombre de personnes utilisant les nouvelles technologies dans les travées, qui pour photographier discrètement un ouvrage exposé, qui pour consulter en temps réel le prix d'un ouvrage sur addall ou vialibri (pour l'anecdote, j'ai même vu un libraire le faire sous mes yeux, sur le stand d'un confrère). 

En levant les yeux, on constate également que la parité est loin d'être atteinte en matière de bibliophilie, le bibliophile moyen semblant être un homme d'âge mûr. Le seul côté positif comme le disait un lecteur du blog, est que cela augure de nombreuses et passionnantes ventes pour les plus résistants d'entre nous!

De belles rencontres enfin, puisque j'ai croisé de nombreux bibliophiles et libraires qui lisent ces lignes de M. Veyssière par exemple à Hugues (homonyme, la reliure de Le Gason ne m'a pas fait perdre la raison), Rémi, Bernard, Jean, Gilles, Lauverjat, Frédérick, Erick, Ugo, Bertrand, Nicolas, Eric, Valérie, Daniel, Luca, Thérèse, Textor... et je vais forcément oublier quelqu'un.... 

Comme prévu, nous nous sommes retrouvé vendredi soir pour un dîner très agréable. Nous étions 18 si je me souviens bien, ce qui pose déjà un problème de place, d'organisation et de configuration des tables que j'ai bien l'intention de résoudre d'ici à Saint-Sulpice.

Un bémol en ce qui concerne le Salon. C'est très personnel, mais après avoir marché 3 ou 4 heures dans les allées, j'aurais apprécié de pouvoir me (re)poser dans un endroit calme et confortable pendant quelques minutes. Les buvettes existent, certes, mais le nombre de places assises est vraiment trop limité. Amis du SLAM, si vous me lisez.... pensez-y mais en tout cas toutes mes félicitations pour cette édition, très réussie à mon sens. 

Pas d'achat sur place pour moi, mais quelques contacts approfondis qui vont potentiellement porter leurs fruits dans les semaines qui viennent.... sinon je me consolerai avec les deux ou trois belles ventes à venir, notamment Alde la semaine prochaine, comme me l'a conseillé justement Erick.

Nous sommes samedi, le salon est encore ouvert demain. Si vous ne vous y êtes pas encore rendus, il faut absolument faire le déplacement. 

H

P.S.: Jean-Paul, je suis bien sûr triste que tu n'aies pas pu nous rejoindre finalement... même si tu aurais très certainement ressenti la même chose que moi: travées pleines, file d'attente à l'entrée... centaines, milliers de bibliophiles. Le contraste est saisissant (et un peu amer) quand on sait combien sont prêts à dépenser 42 euros pour une revue (oui, je sais, je rabâche... mais ça a du mal à passer :)

lundi 25 avril 2011

Ebayana Pascal: beaux livres à gravures, belles reliures, atlas, almanachs

Amis Bibliophiles bonjour,

Ma semaine va être pertubée, notamment à cause du Grand Palais... voici donc un ebayana Pascal, avec quelques beaux livres en vente sur ebay.























H

Courrier des lecteurs: identification d'un ex-libris

Amis Bibliophiles bonjour,


Ugo a besoin de notre aide pour identifier deux ex-libris qui se trouvent sur un livre d'heures, a priori le même A - H.




Qu'en pensez-vous?
Hugues

dimanche 24 avril 2011

Promenade de bibliophile. Nouveau voyage d'Italie, avec un mémoire contenant des avis utiles aux bibliophiles qui voudront faire le mesme voyage, par Frédérick C.

Amis Bibliophiles bonjour,

Frédérick aime les livres, l'amour et le vin, il pourrait donc être italien... Il était en tout cas en Italie, et revient vers nous avec un joli texte, à la manière de Misson, dont j'ai emprunté le titre:

"Je me souviens avoir rempli des carnets de dessins à Rome et à Florence il y a quelques années. J'ai abandonné le dessin mais je souhaite partager avec vous un carnet de bibliophile. Aucun de mes déplacements n'est jamais vain lorsqu'il s'agit d'assouvir ma passion des livres. Pourtant, j'avais pris la décision de ne rien préparer pour des vacances romaines que nous passions en amoureux. Mon épouse n'est pas bibliophile, mais elle tolère avec patience mes escapades parisiennes à la recherche de livres mystérieux, mes dépenses excessives et mes longs monologues sur l'intérêt de tel exemplaire.  Aussi avais-je décidé de lui consacrer tout mon temps: nous étions pour cinq jours sans nos enfants, et Rome était à nous. 
Un bibliophile n'est jamais innocent, même s'il doit rester profondément honnête. La vérité, c'est que je ne connaissais pas de libraires dans cette grande ville, que par malheur je n'ai pas le sens de l'orientation, et que ma femme ne m'avait rien interdit. Elle me conduisait à travers les rues de Rome sans que je puisse un seul instant me repérer ou infléchir sa décision d'emprunter une rue sans librairie. Le hasard fait cependant bien les choses, et le deuxième jour, nous passions enfin devant une vitrine garnie de livres anciens. Située à deux pas du Panthéon où reposent les pères de la nation Italienne, la librairie Calligrames dormait Via De Nari dans une ruelle éloignée des hordes de touristes. C'était un lundi, je craignais trouver porte close et devoir insister pour repasser plus tard. J'avais cédé immédiatement à la tentation de passer le seuil, rompant une trêve que je croyais devoir tenir en remerciement éternel. De la sonnette il ne sortit aucun son, mais on vint m'ouvrir à l'instant où, décomposé, je tournais les talons. Un jeune homme d'une trentaine d'années accueillait les clients avec un large sourire et un plaisir non dissimulé. Cela faisait chaud au coeur. Pas plus qu'en France, les livres de sorcellerie, de magie ou d'alchimie ne se trouvent facilement en Italie. D'un air désolé, le sympathique libraire me sortait tout de même une édition ancienne du Sepher Yetsirah, un texte en marge de ma collection. Il prit cependant du temps pour parler avec moi, me dire combien il était heureux de voir un jeune collectionneur. Sur le ton de la confidence, j'apprenais que les livres de sciences occultes ne circulaient pas vraiment en librairie... Ces mots n'avaient altéré en rien ma volonté de dénicher ce qui est toujours parfaitement caché. Généreusement, il prit mon plan de Rome, traça une croix Via Ripetta en me conseillant d'aller tenter ma chance là-bas. C'était à dix minutes de marche, entre la Piazza del Popolo et le Mausolé d'Auguste que nous voulions de toute façon visiter.

La Libreria antiquaria Scarpignato est tenue par le très Italien Aldo Scarpigato. A ce stade de mon périple, je me dois de glisser à mes amis bibliophiles un conseil qui pourrait les sortir de situations embarrassantes. Bien qu'elle soit discutable, cette astuce m'a été souvent d'un grand secours: ayez toujours sur vous une photographie de la plus belle partie de votre bibliothèque. Si vous ne possédez que quelques livres, ayez une image de ceux que vous avez en estime, et si vous n'avez rien de cela sinon le désir ardent d'avoir dans vos mains un livre que l'on ne sort qu'à de bons clients, prenez une photo crédible de beaux livres que vous ferez passer avec fierté pour votre propriété. Si, comme moi, vous êtes parfois intimidé par le premier contact avec un libraire, prenez l'avantage et montrez lui immédiatement que vous êtes un client sérieux. Vous êtes chez lui pour enrichir votre bibliothèque, mais vous êtes exigeant. Ne manquez jamais de montrer que vous maîtrisez parfaitement votre sujet, et si ce n'est pas le cas, restez muet. Affichez votre plus beau sourire, vous n'en êtes pas moins accessible: les portes s'ouvriront bien plus grandes. 
Le libraire est un être sensible à la beauté, aussi, après que je l'eusse ébloui,  Aldo Scarpignato m'invita à m'asseoir. Il revint avec le Grand Albert, un grimoire de magie naturelle. Cet exemplaire je crois n'avait pas les planches. Puis un superbe Del Rio, un classique de la sorcellerie. Il était en vélin d'époque à un prix raisonnable, le titre joliment calligraphié au dos, mais c'était une des nombreuses éditions latine et je cherchais l'unique édition française.

Je n'avais pas l'intention d'acheter, mais la journée avait été bonne. Le soir arrivait et nous nous réjouissions de déguster bientôt un plat de pâtes et une bouteille de vin Italien. Que ce soient les simples sandwichs au salami, les antipasti à base de légumes, la friture, et bien sûr les pâtes et les pizzas, contrairement aux mauvais restaurants parisiens qui pullulent et qui servent des horreurs congelées aux touristes, globalement, à Rome, on respecte vos papilles, même si l'infâme attrape nigauds existe aussi. Sur la route, nous admirions les rues, les places et magasins, et je rentrais encore une fois dans une librairie croisée au hasard dont je tairais le nom, par respect pour son propriétaire et l'excellent accueil qu'il me fit au bout du compte. 
Quelques livres anciens s'offraient à la sagacité du chercheur dans une vaste pièce. Déçu de ne rien trouver, je voulais préciser mes attentes au libraire, mais il n'y avait là qu'une jeune dinde qui gloussait au téléphone depuis mon arrivée. J'assistais alors à un spectacle des plus navrants. Elle appliquait sur un livre un jet de produit bleu type "lave-vitre", puis elle frottait avec ardeur un dos qui demandait à être caressé. Je la regardais médusé et, à son insu, je tentais en vain de la filmer, afin de partager avec vous ce moment de détresse. Inutile de dire qu'il ne servait à rien de lui faire une remarque, elle n'entendait rien à la chose. Avec grand peine, elle finit par appeler son père, un homme qui lui, connaissait les livres. Il alla au coffre me sortir un incunable (c.1500) de chiromancie, Opus pulcherrimuz chiromantie cum muitis additionibus noviter impressum, au colophon "Venetijs per Bernardinum Benalyum". Relié en plein maroquin dix-neuvième, malheureusement un exemplaire lavé, mais illustré de nombreuses mains. Un exemplaire superbe, un prix en conséquence. Pendant que je collationnais l'ouvrage, il revint avec un second livre, Chiromantiae Theorica Pratica Concordiantia genethliaca, Vetustis novitate addita, Joanne Rothmanno, Erphodiae 1595. Relié en veau d'époque, cet exemplaire était orné d'un charmant ex libris en forme de main qui, vraisemblablement, était la marque d'un collectionneur spécialisé dans cette matière.

La matinée du lendemain se dessinait sans librairies. Nous avions marché toute la matinée sans croiser un seul livre. Vers deux ou trois heures, alors que nous cherchions à nous reposer, je trouvais une boutique d'estampes. L'Antiquaria Sant'Angelo di Francesco e Alfio Mazza située Via Banco di S. Spirito vendait aussi quelques livres. Le patron fumait la pipe, allongé sur un fauteuil-divan face à l'entrée. Dans un français parfait, et avec cet accent italien si charmant, il me montra une magnifique gravure diabolique de La Voisin. 
Je m'attardais volontiers en sa compagnie, et puis il n'était pas encore quatre heures, horaire que nous respections habituellement pour la dégustation de généreuses gelatti noisette-noix de coco et vanille-crème. Cet homme si aimable redoubla d'efforts pour m'être agréable. Il indiqua sur ma carte d'autres libraires, puis il me demanda si je voulais bien patienter un instant. Il tapa quelques mots sur son ordinateur, nota un numéro, prit son téléphone, et parla longuement avec un homme. Il me remit un morceau de papier avec le numéro et l'adresse de son contact. Je devais prendre rendez vous chez ce mystérieux inconnu qui vendait des livres de magie.

Le soleil était resplendissant. Il contrastait avec l'intérieur sombre de cette petite échoppe que je trouvais sur notre route, dans laquelle je rentrais sans conviction. Je poussais la porte à moitié et me glissait à l'intérieur. Il y avait des livres. Sans avancer, je jetais un regard circulaire, jugeant l'endroit désert. Mes yeux qui s'étaient habitués à la pénombre finirent leur course dans le coin droit de la boutique. Assis derrière la porte, et sans que l'on puisse la voir, dormait une très vieille femme. Sa tête, que le sommeil avait entraînée, pendait vers le sol. Elle était avachie sur un fauteuil poussiéreux. Il sortait de sa bouche un ronflement sobre. Je sortais sur la pointe des pieds appeler mon épouse, mais elle était trop loin, et je rentrais de nouveau écouter les ronflements. La chère vieille chose sortit de sa torpeur, elle avait sentit ma présence. Ses yeux s'ouvrirent, les cernes tombaient, découvrant le poids des ans et de l'ennui. Elle me fit un timide sourire. J'inclinais la tête poliment et sortit. Je revenais de nouveau à la vie, au soleil et au bruit.

Il n'y avait pas beaucoup de magasins alentours. Mon épouse flanait dans la rue anormalement agitée de carabiniers et de voitures de fonction. J'étais rentré dans la Libreria antiquaria Ex Libris, non loin de la fontaine de Trévi. Les murs étaient garnis de livres si haut qu'on ne pouvait atteindre ceux des sommets sans échelle. Une longue vitrine sur la droite présentait des minuscules, tous bien reliés. Des livres sur Rome et l'Italie, l'histoire des idées, la littérature, la science et les voyages côtoyaient des cartes du seizième au vingtième siècle. On me sortit quelques bons livres sur les sciences occultes avec une grande amabilité. Je jetais un oeil rapide, ne voulant pas rester trop longtemps. 
Dehors, le cortège s'était emballé. Je rejoignais mon épouse assister à la scène. Un ministre, probablement, sortait d'une porte dérobée, entouré de courtisans et de conseillers. Il s'engouffra dans une voiture rutilante. Le chauffeur faisait ronfler le moteur, un peu à la manière des sons que je produisais enfant lorsque je jouais avec mes petites autos. Les gardes du corps couraient à leur voiture garée plus loin, puis klaxonnant avec art, à l'italienne, disparurent en tentant de rattraper la voiture de Monsieur le ministre.

Etait-il bien raisonnable de se rendre chez ce mystérieux intermédiaire qu'on m'avait indiqué et qui n'avait pas pignon sur rue ? Non bien sûr, et c'est pour cela que j'avais décidé de m'y précipiter. Le mieux était de ne pas prendre rendez-vous, garder la part de mystère, se rendre sur place et aviser. Je trouvais une grande porte cochère. Je sonnais à l'adresse indiquée et donnais mon nom sans autre explication. Mon interlocuteur se souvint de ce nom qu'on lui avait donné par téléphone. Une femme élégante vint m'ouvrir. Une seconde porte grillagée donnait sur une fontaine. A droite, une baie vitrée. On me fit entrer dans une vaste pièce éclairée avec goût, garnie de livres anciens. Un homme au téléphone me fit signe de m'asseoir. J'attendais qu'il finisse sa conversation. Il raccrocha. Il fallait jouer le grand jeu, je voulais qu'il me sorte ses plus beaux livres. Je ne saurais me souvenir de tous les livres, mais il me montra un livre somptueux, un de ceux que je recherchais dans une condition si exceptionnelle: De Occulta philosophia libri III, Agrippa, Lyon, Beringos, 1550. Un livre extraordinaire, relié en peau de truie estampée à froid en parfaite condition, avec des fermoirs en laiton, un exemplaire d'une grande fraîcheur, bien complet.

C'est le dernier livre que je vis lors de ce voyage. On me raccompagna, le coeur encore battant d'une intense émotion. Je m'enfonçais parmi la foule des touriste rejoindre mon épouse.

Frédérick."

H

vendredi 22 avril 2011

Ebayana: belles reliures, impressions anciennes, ouvrages de bibliophilie...

Amis Bibliophiles bonjour,

Voici une sélection d'ouvrages en vente sur ebay.
























H

jeudi 21 avril 2011

De la documentation et des ouvrages de bibliophilie

Amis Bibliophiles bonjour,


La question de Gonzalo sur l’importance de la documentation dans nos collections de bibliophiles serait restée lettre morte si Hugues de l’avait pas reprise dans un billet précédent. Je vais tenter d’y donner à mon tour une réponse illustrée de références.

En ce qui concerne ma stratégie d’achat, je donne toujours la préférence à l’enrichissement du coeur de ma collection bibliophile plutôt qu’à des achats de documentation parfois très onéreux. Ainsi je ne possède ni l’O.H.R. ni aucun Brunet.  On me retoquera que maintenant le Brunet est en ligne, mais,  pour moi, ouvrir 5 ou 6 volumes en même temps sur une table ou au sol reste un plaisir quand ouvrir six fenêtres sur l’écran demeure un casse-tête. Quant à l’O.H.R., je le consulte en bibliothèque après échec des recherches dans mes quelques armoriaux.


J’achète donc des livres de documentation en fonction de mes acquisitions bibliophiles plus que le contraire. C’est à dire que l’entrée d’un nouveau livre me pousse à faire des recherches sur lui et partant à me procurer des ouvrages qui complètent ma connaissance de ce livre en particulier et d’autres de la même veine.

Pour autant les livres de documentation ont depuis longtemps saturé les rayonnages qui leur étaient dévolus et encombrent placards et sous-pentes.

Ils se classent en plusieurs catégories. L’une d’elles transversale concerne tous les livres de documentations qui par leurs qualités de reliure, de papier, d’illustrations, de provenance ou d’ancienneté rejoignent “la pure bibliophilie” selon le mot de Gonzalo. Je me méfie cependant des ouvrages trop anciens en matière de bibliographie mais je n’aime pas les “reprint”..



La première catégorie, la plus hétérogène et la plus difficile à exploiter mais aussi la moins coûteuse à enrichir au fil de l’eau est celle des catalogues de libraires et des catalogues de ventes aux enchères. Des séries récentes y ont une place de choix, ventes Bérès (6 volumes), ventes Wittock (4 volumes tantôt), catalogues de la librairie Historique Clavreuil, catalogues à thème de la librairie Jammes, catalogues Laurent Coulet, ventes Giraud-Badin etc... Une multitude de catalogues trop peu spécialisés reste cependant d’un usage difficile. Au rayon des catalogues anciens, quelques rares catalogues du XVIIIe et XIXe à cause de leurs possesseurs, les catalogues Esmerian (qui ont un intérêt particulier pour la reliure) et la collection Descamps-Scrive.


Aux catalogues de livres nous pouvons peut-être rattacher les catalogues d'expositions des bibliothèques et institutions publiques, souvent richement illustrés et solidement rédigés mais bien difficiles d'usage ensuite. Par exemple, "rêve de livres" à l'abbaye aux Dames (Caen, 1991), Trésors des bibliothèques de Picardie (1991), "à Livres Couverts" Nancy (2007)...

Une autre catégorie est constituée des ouvrages traitant de la bibliophilie et de ses pratiques, j’y place le manuel de Bibliophilie de Christian Galantaris, les ouvrages de Bertrand Galimard Flavigny (Le livre Roi, Etre bibliophile, Bibliofolies), d’Henri Desmars (Histoire et commerce du Livre), de Louis Lanoizelée (Les bouquinistes des quais de Paris) mais aussi les précieux volumes reliés  de Fertiaux (Les amoureux du livre) ou d’Octave Uzanne (caprices d’un bibliophile), du bibliophile Jacob ou de Charles Nodier.


La section histoire de l’imprimerie est hétérogène et multiforme, depuis l’Histoire de l’Edition française et La naissance du livre moderne, ou l’Apparition du Livre (tous écrits ou co-écrits par  Henri-Jean Martin) jusqu’aux traités d’imprimerie (Roret, composition typographique d’André Pernin),   aux catalogues de fonderies, aux études typographiques (Fournier, Peignot, les Perousseaux...) aux brochures des Cahiers d'Estienne.

Une place à part est faite aux  bibliographies d’imprimeurs, Gutemberg de Guy Bechtel, Perrin de Monfalcon, les Didots par André Jammes (1998), les publications du musée Plantin Moretus d'Anvers, Geofroy Tory par Auguste Bernard (1865), Simon de Colines par Jeanne Veyrin-Forrer dans un catalogue dédié de Fred Schreiber (1995). Ces livres allient “épopée”, érudition, bibliographie, enquêtes; un bonheur! Il faut y ajouter les études sur les imprimeries locales, l'Histoire des Imprimeurs et libraires de Bourges (Boyer, 1854), l'imprimerie à Senlis (Dautheuil, 1933), le livre à Beauvais (Gemob, 1981), le répertoire des imprimeurs et libraires vers 1500/1810 de la Bnf .


Vient ensuite justement la catégorie les Bibliographies proprement dites, Cohen , Bechtel (catalogue des gothiques français), Gouron et Terrin (bibliographie des coutumes de France, 1975)... Ma collection est constituée principalement de livres reliés dont j'apprécie la variété des décors, des matières  et des modes. Les Livres sur la reliure sont d'une consultation quotidienne, le Fléty bien sûr, le Devauchelle, les ouvrages de Paul Culot sur la collection de la Wittockiana, les publications de Chantilly (reliures françaises du XVIIe siècle, Joseph Thouvenin), Reliures royales de la Renaissance (Bnf 1999), La reliure en France Art Nouveau-Art Déco de Duncan et Bartha (1989), le numéro 12 de la revue de la BNf consacré à la reliure, ici encore quelques catalogues, le tome 2 bis de la vente Esmérian, le catalogue Bérès de 2004 "six siècles de reliure", ou  Bradel-Derôme le Jeune par Roch de Coligny (2004).

Viennent ensuite, les livres sur les bibliothèques (Compiègne, le Sénat, la Mazarine ...) et quelques uns, trop peu nombreux, sur les bibliophiles eux-mêmes,  Raoul Warocqué ou le duc d'Aumale, le "Mignonne, allons voir...fleurons de la bibliothèque poétique Jean Paul Barbier-Mueller" (2007) qui me fait regretter ne pas posséder les 7 tomes (ou plus déjà?) de "Ma bibliothèque poétique".


Enfin, il ne faut pas oublier les revues Art et Métiers du livre, le magazine du bibliophile depuis le premier numéro, le bulletin du bibliophile et bien sûr La Nouvelle Revue des Livres Anciens (hélas... NDLR).

Et encore beaucoup trop de livres généraux et trop de livres sur l'enluminure et près du chevet les livres récemment acquis et non encore lus comme "les caractères de civilité" de Rémy Gimenez

Un petit aperçu, mais en somme, de quoi lire!

Lauverjat

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...