« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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mercredi 21 septembre 2011

Héraldique et bibliophilie - Chapitre I... ou tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les armes sans jamais avoir osé le demander...

Amis Bibliophiles bonjour,

Je vous propose d’aborder une série de billets  (que j’espère assez longue) sur l’héraldique, sa lecture et ses manifestations en bibliophilie.

L’héraldique est une science bien délaissée, en France tout au moins. Elle bénéficie cependant toujours d’un cours en option à l’Ecole du Louvre. Cours qui se justifie pleinement pour l’identification des oeuvres d’art du passé, meubles, vitraux, architecture, orfèvrerie, peinture etc. Le bibliophile aussi est sans cesse confronté à l’héraldique à travers reliures aux armes, ex-libris, frontispices, pages de titre ou de dédicace.

Armoiries sur bois (buffet), pierre (pierre de fondation), fonte 
(taque de cheminée), vitrail.
Les armoiries (ou armes) sont habituellement représentées depuis le XIIe siècle sur un écu. L’origine remonte aux signes distinctifs arborés par les combattants sur l’arme défensive, le bouclier, tenu en avant. Il semble que l’organisation des tournois ait permis de fixer les armoiries. Avec le temps cet écu armorié devient protocolaire et décoratif. Le musée de l’hôtel de Cluny conserve quelques beaux exemples de grand pavois armoriés. Le mot pavois exprime bien cette exposition de couleurs et d’armes.

Armoiries et livres : Page de titre 1529, Armes sur reliure en veau XIXe,
 livre de raison manuscrit du XVIe, gravure sur cuivre portrait XVIIIe
En héraldique l’écu présente une forme variée selon les époques, les pays, les sexes. On trouve ainsi des écus échancrés, plus volontiers germaniques, où l’échancrure permettait de tenir la lance de tournois. L’écu féminin prend souvent la forme d’un losange (c’est le cas des reliures des filles de Louis XV). Les femmes mariées adoptent les écus accolés de leur époux et de leur propre famille. (Cependant des hommes bibliophiles ont fait de même à l’instar de Jacques Auguste de Thou, nous y reviendrons). L’écu français est habituellement terminé en pointe . Sur les reliures la forme ovale est fréquente.


Le blason est la description des armoiries. Il ne devrait pas être utilisé comme synonyme. Ainsi blasonne-t-on quand on donne lecture des armoiries. Le sens est le même dans les écrits à la mode des XVIe et  XVIIe siècles tels que “le blason du corps féminin”. Ajoutons encore que la nuance a été bien comprise par l’argot parisien qui adopte le mot “blase” pour traduire le nom patronymique.

L’écu est par convention divisé en différentes régions. Sa surface est appelée champ. La référence dans l’espace est celle du combattant porteur de l’écu. Le bord gauche de l’écu pour l’observateur est donc le droit du combattant et appelé dextre. À l’ opposé le bord gauche du combattant est appelé senestre. Le haut de l’écu est le chef, le bas la pointe, le centre l’abîme ou le coeur, les coins sont les cantons.

Lauverjat.

4 commentaires:

Daniel a dit…

Merci pour cet intéressant billet,
pour les curieux que cela intéresseraient, la reliure en veau est aux armes du baron Pavé de Vandoeuvre, bibliophile du XIXe, un grand nombre de ses livres étaient reliés en veau blond et frappés de ces armes.

Daniel B.

Anonyme a dit…

Nous sommes plutôt bien servis en reliure aux armes en ce moment sur Ebay!!

Olivier a dit…

L'actualité est elle aussi riche en matière de marchands d'armes ;-)
Olivier

PS : très bien cette rubrique Woody Allenienne "tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l'héraldisme" je vais enfin comprendre ces messages cryptés ou il est question d'azur etc.

Benoît a dit…

Concernant l'héraldique, je profite de ce fil de discussions pour évoquer mon propre apprentissage, avec deux sources de qualité : pour la toute première initiation, un ouvrage que j'ai d'ailleurs vendu récemment sur la Baie après l'avoir dévoré, "Des lys et des Lions", je n'ai plus l'auteur en tête mais le web vous le rappellera, et ensuite le traité d'héraldique, "Le Blason", écrit par Pierre Barthélémy Gheusi, publié début 20ème, qui est un modèle de clarté et d'exactitude... Avec ces deux sources (la première étant vraiment une initiation, mais indispensable néanmoins), il y a moyen de s'y retrouver, suffisamment en tout cas pour les premiers pas, au premier chef la terminologie, qui est essentielle (et à mon sens, si poétique et porteuse d'histoire...)
Benoît P.

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