« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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lundi 29 septembre 2008

Pierre Moreau, calligraphe, graveur, imprimeur.

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Ah qu'il est doux de pouvoir se reposer sur un ami un soir de grande fatigue. Rémi vous propose ce soir un article sur Pierre Moreau,

Pierre Moreau paraît dans l’histoire typographique comme un météore : brillant, éclatant même, mais éphémère. Issu de la calligraphie, il ne viendra à la typographie qu’à la fin de sa carrière. Mais reprenons son parcours depuis le début :

Moreau est issu d’un milieu aisé. En 1626, il publie un traité de calligraphie gravé en taille-douce : Les vrais caracthères de l’écriture financière. Ce premier traité ne nous est connu que par des références, et aucun exemplaire semble avoir survécu.
À la suite de ce premier essai, Moreau publie deux autres traités calligraphiques :
– Les œuvres de Pierre Moreau, Parisien, 1627 ou 1628, un seul exemplaire (incomplet) connu.
– Original des pieces escrites et burinees par P. Moreau, 1633, deux exemplaires recensés.
Les manuels de calligraphie de Pierre Moreau ne comprennent que quelques planches, assez élégantes, d’écritures italiennes (bâtardes et rondes) ou de financière. Outre ces trois traités, Moreau publie aussi des livres de dévotion, entièrement gravés : Les Saintes prières de l’âme chrestienne (1631, 8°, 106 ff.), les Devotes prières (1634) et les Heures chrestiennes (réemploi du texte gravé des Saintes Prières).
Après ces débuts dans l’écriture manuscrite, Moreau se lance dans un projet encore plus ambitieux. Conscient que les pratiques manuscrites ont changé depuis le XVe siècle et que l’italique et le romain ne sont plus en phase avec l’écriture de l’époque, Moreau décide d’imiter les écritures cursives françaises de son temps. Il grave donc les poinçons de cinq fontes typographiques : deux rondes (moyen et petit modules) et trois bâtardes (gros, moyen et petit modules).
Ses caractères sont parmi les plus étonnants, les plus innovants et les plus beaux de l’époque. Les écritures sont superbes, bien équilibrées. Aux cinq corps de caractères sont associés un certain nombre d’ornements supplémentaires : arabesques flottantes, fleurons de traits « entortillés », grandes lettrines gravées sur cuivre.
Conscient de la valeur de sa création, Moreau se protège de la contrefaçon en obtenant un privilège du roi pour les « caractères de son invention ». Ce privilège sera respecté, et Moreau sera seul à utiliser ses nouvelles « lettres », ce qui limitera considérablement leur diffusion. Entre 1644 et 1648, date de la mort de l’imprimeur, Moreau n’aura le temps de produire que 33 impressions (dont plusieurs petites brochures). À sa mort, ses caractères tomberont dans l’oubli, et ne seront ressuscités qu’éphémèrement par Fournier dans son Manuel typographique (1764), comme représentants de la « Ronde ». Quelques uns des poinçons originaux sont conservés, aux côtés des « Grecs du Roi », dans le cabinet des poinçons de l’Imprimerie nationale.
Les photographies qui accompagnent cet article sont tirées de l’Énéide de Virgile (1648, in-4°), dernier livre imprimé par Pierre Moreau et avec ses caractères. L’édition bilingue est dédiée à Mazarin, avec une carte dépliante et un frontispice. Ce livre est un véritable bijou bibliophilique : trois artistes importants du XVIIe siècle s’y croisent. D’abord, Pierre Moreau, notre calligraphe/imprimeur de talent. Ensuite, Pierre Perrin, poète un peu oublié, mais assez talentueux, théoricien de l’opéra avant Lully et Quinault, qui donne ici la traduction du texte. Enfin, Abraham Bosse qui inaugure chaque chapitre avec une gravure en demi page. Pierre Moreau n’aura malheureusement pas le temps d’achever cette publication, et seul le premier tome, contenant les six premiers chants, paraîtra avant sa mort. Le deuxième tome ne sera publié que dix ans plus tard, en 1658, chez Loyson, avec la suite des gravures d’Abraham Bosse, mais dans une typographie en romain, Loyson n’étant pas parvenu à obtenir les caractères de Pierre Moreau.
Mon exemplaire, photographié ici, ne comporte que le tome 1 seul, auquel il manque le majestueux frontispice (il reste, maigre consolation, la page de titre et la carte dépliante). Je m’en contente, et j’espère que les photographies vous aideront à me comprendre !

PS/ Cet article est basé sur l’excellent livre d’Isabelle de Conihout, publié par la bibliothèque Mazarine : Poésie et Calligraphie imprimée à Parisau XVIIe siècle, Paris, Editions Comp’Act, 2004. L’ouvrage comprend un fac similé de la Chartreuse de Pierre Perrin, imprimée par Moreau, suivie de plusieurs études sur Pierre Moreau, ses caractères, Pierre Perrin et la calligraphie gravée. C’est un superbe ouvrage, à la fois passionnant par son contenu et élégant par sa mise en page, qui se vend pour la modique somme de 35 euros.

Merci Rémi,

H

samedi 27 septembre 2008

La Nef des Fous, de Sebastien Brant et la tirade du Bibliophile

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Il est des livres qui vous « capturent ». Une fois que vous avez croisé leur route, ils ne vous quittent plus jamais. Pour Raphael ce sera les Pillone, pour moi, parmi ces livres, La Nef des Fous occupe une place importante. Je vous propose ce soir de revenir sur ce célèbre ouvrage.
La Nef des fous (das Narrenschiff) est un ouvrage allemand écrit par le strasbourgeois Sébastien Brant à la fin du XVe siècle.
Portrait de Brant

Publié à Bâle par Johann Bergmann d'Olpe le 1er mars 1494, soit le premier jour du Carnaval, le Narrenschiff est un récit versifié qui met en scène les divers types de la folie humaine, dans une forme assez proche des « Danse de la Mort », dont j’ai déjà parlé ici.

L’ouvrage est signé de Sebastien Brant (1458 – 1521), juriste allemand qui est né et mort à Strasbourg après avoir vécu à Bâle. On le considère souvent comme le père de la Narrenliteratur ou le genre bouffon, dont la Nef des Fous est le point de départ. L’ouvrage connaîtra un succès immédiat (26 éditions incunables) et sera traduit en plusieurs langues (dont notamment en latin, le Stultifera navis, par Locher et publié par Bade en 1496, et en français par Pierre Rivière entre 1497 et 1499). Un version française paraîtra ainsi à Lyon en 1497, 1498 (La Nef des Folz du Monde, à Lyon, chez Balsarin), puis 1530. Des versions anglaises, flamandes ou en bas allemand seront également éditées. Curieusement, l’ouvrage tombera quasiment dans l’oubli après les dernières éditions du début du 17ème siècle.

Les raisons du succès sont triples: d’une part, fait très rare pour l’époque, l’ouvrage est d’abord publié en langue vulgaire, d’autre part le texte qui mêle humour, ironie, rigorisme et s’inspire à la fois du colportage et de la Réforme, et enfin l’illustration, qui a fait l’objet une attention particulière; elle est confiée à un jeune homme, filleul du grand imprimeur Koberger, et qui est alors de passage à Bâle : Albrecht Dürer (1471 - 1528), qui n’aura que 23 ans au moment où l’ouvrage sort pour la première fois des presses.

Dürer : autoportrait

Pour autant, même jeune, Dürer n’est pas un inconnu puisqu’il a déjà travaillé sur les Chroniques de Nuremberg, parues en 1493. Ses créations pour le Narrenschiff sont tout simplement extraordinaires, d’une finesse extrême et très expressives. On lui attribue généralement 73 des 105 gravures de la première édition du Narrenschiff. On pense également, pour l’anecdote, que Dürer s’est représenté lui-même, ainsi que Brant dans certaines gravures.

Le Narrenschiff est un texte pessimiste, il décrit au fil des quelques 7000 vers, le voyage des fous, embarqués dans leur nef, pour gagner le pays de Narragonia. C’est en fait un catalogue des folies humaines et des travers de l’humanité. Comme dans les danses macabres, toutes les classes sociales sont concernées : le clergé, la noblesse, la roture, la magistrature, les universitaires, les négociants, les paysans, les cuisiniers et même les bibliophiles, ou plutôt un bibliomane si l’on préfère, et qui dans certaines éditions guide même les autres fous à la proue du navire (une édition au moins, que j'ai eu entre les mains). Brant pense que les efforts des hommes sont vains et que tous courent également à leur perte, le naufrage de la Nef.
Au total, dans l’édition originale, ce sont 112 chapitres qui nous présentent le savant (qui ne sait rien), le riche (qui ne possède rien d’une réelle valeur), le médecin (qui ne sait pas se soigner lui-même), le bibliomane (qui ne lit pas ses livres). On notera que cette organisation et une table des matières permettent au lecteur, dès l’origine d’aller consulter le portrait du « fou » qu’il recherche. Autre élément important, on ne peut éviter de considérer que l’œuvre a été imaginée dès le début comme un message destiné au plus grand nombre : le texte en langue vulgaire d’une part et les gravures d’autre part, qui sont suffisamment éloquentes pour ceux qui ne sauraient lire.

Pour les bibliophiles, enfin, on retiendra deux autres choses : le bibliomane mène cette danse des fous et Brant dans ses 112 chapitres, prend la peine d’en consacrer un au bibliophile, qui s’accompagne de ce texte :

Je suis bien fol de me fier en grant multitude de livres. Je désire tousjours et appète livres nouveaux ausquelz ne puis rien comprendre substance, ne rien entendre. Mais bien les contregarde honnestement de pouldre et d'ordure, je nettoye souvent mes pulpitres. Ma maison est décorée de livres, je me contente souvent de les veoir ouvers sans rien y comprendre.

Quel ouvrage admirable, emblématique d'une époque, à mi chemin entre Moyen Age et Renaissance… Pour les amateurs d'autres arts, n'oublions pas la sublime Nef des Fous de Jérôme Bosch.

H

jeudi 25 septembre 2008

L'air de Lourmarin, ou la promenade de Pierre

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Semaine chargée, petits problèmes techniques sur le blog qui expliquent la disparition momentanée du bandeau, moment délicieux et imprévu passé avec un grand libraire espagnol lecteur du blog, que je vous conterai le moment venu... Il est temps de se reposer et de laisser Pierre nous guider dans les allées du Salon du Livre Ancien de Lourmarin...

C'est un des avantages de la Provence que de pouvoir proposer des salons ouverts du livre ancien à la fin de l'été avec la garantie d'un temps clément et d'un cadre bucolique. Celui de Lourmarin en cette fin de septembre répondait aux critères mentionnés.
Je vous propose quelques images de ce salon vues par un promeneur littéraire. Tout d'abord un point fort, la qualité indéniable des libraires présents sur le site avec un effort particulier sur la présentation des livres ; pas de déballage à la hussarde, pas de mise en scène intimidante non plus.
J'ai été encore surpris par la large place donnée aux plats rayonnants des percalines et polychromes et me suis amusé à étudier (avec discrétion) les collectionneurs hetzeliens armés de leurs carnets à doublons… J'ai bien sûr été tenté par ce petit opuscule de M de la Martinière ou par ces deux in folio achetés par un grand escogriffe aux cheveux gris (le pauvre erre m'a avoué avoir été contraint de se séparer de sa bibliothèque Napoléonienne il y a peu).
J'ai préféré hésiter sur un beau voyage de Bougainville et sur un atlas du 2eme voyage de Cook…
Un local était réservé aux libraires experts.
En fait, pour être expert, il suffit simplement d'avoir des vitrines en verre. Pas compliqué !

Les prix proposés par ces professionnels étaient en parfaite harmonie avec tout le reste du salon et des trois Semaines Saintes proposées dans un joli maroquin rouge, la plus chère mais pas la plus belle l'était par un bouquiniste installé en marge du salon…

Je suis reparti de ce salon avec de beaux livres pleins les yeux et une jolie bible de Royaumont, (la 1ere BD de l'histoire dit-on) in quarto, amusante en ce que l'ancien testament édité en 1720 est associé à une édition du nouveau testament par Pierre le Petit de 1670. Donc, la première est de Lemaitre de Saci et la deuxième de son pseudonyme le sieur de Royaumont qui est en fait Nicolas Fontaine… Bon, je sais ! J'en ai déjà deux mais si le 21eme siècle est religieux, comme cela est prévisible, je ne veux pas être en rupture de stock !

J'ai pensé à Raphaël qui aime les reliures allemandes en bois et peau de truie. Une restauratrice en proposait des reproductions admirables au papier vergé vierge. De quoi tenter les faussaires, semble-t'il.

Amicalement. Pierre

Merci!
Hugues

mardi 23 septembre 2008

Introduction à la cazinophilie bouleversée.

Amis Bibliophiles Bonjour,

En attendant son étude approfondie sur le sujet et qui deviendra sans aucun doute la référence pour les générations de bibliophiles à venir, Jean-Paul nous fait l'amitié de nous inviter aujourd'hui sur les traces de Cazin. Libraire-éditeur que le bibliophile croise souvent au détour d'un catalogue, le plus souvent à tort d'ailleurs, mais dont on sait finalement peu de choses (enfin, avant de lire le travail de Jean-Paul).

Sans archives professionnelles, sans portrait et sans sépulture, la personnalité du célèbre libraire rémois du XVIIIe siècle demeure énigmatique, malgré les publications des érudits et des cazinophiles du siècle suivant. Ceux-ci, ignorant la biographie exacte de Cazin et abusés par des collections de petits formats semblables à la sienne, lui inventèrent une vie romancée et, ne s'intéressant qu'aux petits formats, lui attribuèrent tous les livres qui ressemblaient aux siens.
D'une famille originaire de Sainte-Ménehould, Hubert-Martin Cazin naquit à Reims le 22 mai 1724, septième enfant de Jacques Cazin, libraire et relieur rue des Tapissiers (aujourd'hui rue Carnot), et de Martine-Thérèse Noël. Il fut reçu libraire et relieur en 1755 et succéda à son père décédé. Il épousa une soissonnaise, Marie-Françoise Duhamel, qui lui donnera cinq filles.

Pour augmenter le chiffre d'affaires d'une modeste librairie qui vendait surtout des livres d'usage, des papiers pour l'écriture et le dessin, et des boîtes de carton pour les bureaux, Cazin se risqua au commerce des livres prohibés qui lui furent fournis par certains éditeurs, revendeurs et colporteurs de Genève, de Bouillon et de Neuchâtel. Ce trafic lui valut d'être destitué une première fois de sa qualité de libraire en 1759. Il fut rapidement réhabilité grâce à l'intervention des relations de son beau-frère, procureur au bailliage ducal.

Le trafic persistant, des perquisitions faites à Bouillon et à Reims en 1764 révélèrent d'autres fornisseurs, à Sedan, à Liège et à Charleville : Cazin fut destitué une seconde fois. Manifestement protégé, il fut une nouvelle fois réhabilité, mais se fit discret pendant une dizaine d'années. C'est alors qu'il entreprit une activité éditoriale et qu'il déménagea, en 1773, sur la nouvelle place Royale. Il devint libraire de l'Université de Reims l'année suivante.
Mais au cours de nouvelles perquisitions réalisées en province en 1776, à la demande des libraires parisiens qui voulaient faire cesser les atteintes portées à leurs privilèges, Cazin fut dénoncé, arrêté et, cette fois-ci, conduit à la Bastille. Il n'en sortit que deux mois plus tard, pratiquement ruiné.

Lors de ses fréquents séjours à Paris où il cherchait à s'installer, Cazin fit la connaissance du libraire et imprimeur Jacques-François Valade, rue des Noyers, qui avait commencé à éditer une collection dans le petit format in-18. En 1782, Cazin fut associé à l'édition de certains titres de la collection in-18 de Valade. La maladie de ce dernier laissa Cazin à la direction de la collection dès 1784 : il édita alors sa première collection in-18 sous le titre de « Petite bibliothèque de campagne ou collection de romans », qu'il fit imprimer à Paris, tandis qu'il continuait à travailler avec les imprimeurs de Liège pour d'autres éditions. Après la mort de Valade, sa veuve abandonna, en 1785, la collection in-18 à Cazin.
De 1785 à 1787, Cazin édita sa « Collection des poètes italiens », dans le format in-18, qu'il fit imprimer à Orléans. Entre-temps, en 1786, il avait installé sa librairie rue des Maçons. Il déménagea de nouveau rue du Coq-Saint-Honoré en 1792, puis rue Pavée-Saint-André en 1793. Le 13 vendémiaire An IV, rue du Dauphin, alors que Bonaparte délogeait à coups de canon des royalistes barricadés dans l'église Saint-Roch, il fut atteint par un éclat de mitraille et mourut le surlendemain, 7 octobre 1795.
L'étude attentive de ses éditions authentiques (62 titres seulement, de 1769 à 1793, dans tous les formats), ainsi que de ses catalogues et de sa correspondance, permet d'affirmer aujourd'hui que ni le papier azuré, ni les dispositions typographiques, ni les caractères, ni les fleurons, ni la fausse adresse de Londres, ni la reliure en veau écaille, ne furent une exclusivité du libraire-éditeur Cazin. D'autres éditeurs les ont utilisés avant lui, et de nombreuses éditions lui ont été faussement attribuées. La confusion est entretenue encore aujourd'hui par l'appellation éponymique de « Cazin » utilisée pour désigner communément le petit format in-18 qu'il n'a pourtant pas inventé.

Jean-Paul Fontaine

Merci!
H

lundi 22 septembre 2008

Repas des Bibliophiles.

Amis Bibliophiles Bonjour,

C'est désormais une tradition, un nouveau déjeuner des bibliophiles se tiendra le 11 octobre à côté du Marché du Livre Ancien du parc Georges Brassens, à Paris. Je suis désolé pour les provinciaux, mais je travaille avec Jean-Paul à la possibilité de délocaliser ce déjeuner en province, je vous en reparlerai.

Pour être invité, c'est simple, il suffit de s'inviter. La règle est toujours la même: simplicité, convivialité et sympathie.

Si vous nous faites le plaisir de vous joindre à nous, je pourrez de surcroît faire la connaissance de Jean-Paul, d'Eric et Valérie/Bergamote, de Philippe, de Remi/Gonzalo, de Jean-Marc, de Nicolas, de Pascal, de Frédérick, de Gilles, de Patrick et d'autres encore, qui ont déjà confirmé leur venue. J'insiste sur le fait qu'il s'agît surtout de passer un bon moment entre bibliophiles et qu'il n'y a aucune raison de se sentir intimidé, bien au contraire.

Si vous souhaitez nous rejoindre, n'hésitez pas à m'envoyer un emil: blog.bibliophile@blogspot.com

Je vous donne rendez-vous demain pour un article de Jean-Paul.

H

dimanche 21 septembre 2008

Identification, Entraide, avis...

Amis Bibliophiles Bonjour,

J'ai reçu plusieurs emails de fidèles lecteurs du blog qui ont besoin de vos lumières sur divers sujets. Pouvons-nous les aider?

1. Bergamote/Valérie s'interroge sur la citation suivante, je lui laisse la parole pour vous présenter sa question : qui a écrit "si est lisvres que ne se peuvent ignorer, si tant plus ne peuvent ne se possesder"? Cette phrase est écrite au début de chaque volume de ma "Petite Collection Guillaume" (Nelumbo, Dentu), avec les vieux S bizarres qui ressemblent à des F. Soit dit en passant, je ne comprends même pas ce que cela veut dire.

2. Olivier a acquis cette reliure en plein vélin ornée de dessins sur les deux plats (ce qui rejoint un peu la discussion sur les reliures peintes). Il s'agit de la logique ou l'art de penser, 1662. Il aimerait savoir si ce procédé est courant, si l'on peut dater la réalisation (évidemment postérieure), voire identifier l'auteur (habile car on est à main levée).
Il souhaite également savoir si vous sauriez identifier les armes ci-dessous:
3. Eric cherche de son côté à identifier les armes suivantes qui figurent figurant sur son exemplaire du Psautier de Gilbert Genebard (1581).


4. C'est toujours un plaisir de vous parler d'un nouveau blog, vous pouvez donc consulter les deux blogs de Coryze : http://collecting-antiquities.blogspot.com/ et http://librairiemademoisellec.blogspot.com/2008/09/edme-louis-billardon-de-sauvigny-1736.html. Coryze m'a contacté parce qu'elle possède ce livre et qu'elle cherche des informations sur l'ex-libris suivant.4. Enfin, Benoît a une question: il possède cette intéressante reliure qui doit être fin XVIème ou début XVIIème, sur un livre fin XVIème sur la vennerie (en très très mauvais état). La reliure est entièrement estampée avec des ovales, y compris le dos, qui n'a donc pas de pièce de titre.
Sur le plat de devant, l'ovale du centre est plus grand et contient deux C entrelacés; sur le plat de derrière, l'ovale du centre est aussi plus grand et contient un grand S. Tous les autres ovales sont plus petits, alignés horizontalement et verticalement, avec les C et le S repris alternativement. Benoît n'a pas trouvé dans sa documentation de qui il s'agissait. Une idée?



Merci pour eux!

Hugues

samedi 20 septembre 2008

Un monument de la Bibliophilie: les Pillone

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Titien, Vecellio, Pillone et Bérès, quatre grands noms pour les amateurs d’art et les bibliophiles, quatre grands noms pour un ensemble unique dans l’histoire de la Bibliophilie : la bibliothèque Pillone.

La bibliothèque ou collection Pillone est l’expression consacrée pour qualifier les quelques cent soixante volumes appartenant à la famille Pillone dont les reliures fûrent peintes par Vecellio.
Dans l’Italie du 16ème siècle, les livres étaient rangés dans le sens inverse de celui que nous utilisons aujourd’hui: ils présentaient leurs tranches de gouttière, et non leurs dos au lecteur faisant face à la bibliothèque (c’est en fait la phase de transition entre les ouvrages rangés à plat et le rangement actuel). La particularité des Pillone, est que Odorico, Giorgio et Antonio Pillone poussèrent l’extravagance vénitienne de l’époque jusqu’à faire peindre, de façon quasi systématique, la tranche de gouttière de leurs ouvrages. En réalité, on parle bien là d’un projet bibliophilo-artistique unique.

Cette tâche extraordinaire fût confiée à Cesare Vecellio (1521 – 1601), neveu ou cousin de Titien (qui s'appelle en fait Tiziano Vecellio), dont les Pillone étaient les protecteurs et mécènes. Cesare Vecellio qui fît ses classes chez Titien peignît également les églises de Belluno, la ville où résidaient les Pillone (Vénétie, à 80 km au nord de Venise). Titien lui-même était d’ailleurs un habitué de la maison des Pillone.

Si l’idée de peindre les tranches n’est pas unique (voir par exemple les nombreux "fore-edge" anglais du 19ème siècle, ou quelques ouvrages français de la fin du 18ème représentant des scènes bucoliques), l’ensemble constitué par les Pillone était lui sans égal.
Une oeuvre de Vecellio à Belluno
D’une part, les Pillone furent semble-t-il les seuls de leur époque à faire exécuter ces travaux et d’autre part, les 168 (ou au moins 170 disent d’autres sources) livres ainsi peints étaient regroupés dans un cabinet spécifique. On devine qu’il devait produire un effet particulièrement impressionnant sur ses visiteurs. Quel effet chromatique, et quelle majesté…

En 1875, le bibliophile Tessier, qui eût l’occasion de contempler la bibliothèque Pillone dans la villa même de Belluno en parlait en ces mots «…ceci vous rend extatique, vous pensez vous trouver devant un ensemble d’objets d'art, et vous vous retrouvez non seulement devant une merveilleuse bibliothèque, mais également devant une sublime et abondante collection de tableaux ». Plus loin, il affirme que ce moment aura « dépassé ses attentes ».

Les décors peints par Vecellio représentaient soit des animaux, soit des personnages, souvent les auteurs des ouvrages eux-mêmes d’ailleurs, comme celui ci-dessous. C’est Odorico qui le premier commanda ces œuvres à Vecellio. On a retrouvé quelques une de ses notes destinées au peintre, le plus souvent sur le contreplat. Il y donnait des détails précis sur ses souhaits.

Ce qui est assez unique également, est que cette collection, formée au 16ème siècle par les Pillone nous est parvenue sans trop de dommages au fil des siècles... Enfin, jusqu’à ce qu’elle croise la route de Pierre Bérès, dans la seconde partie du 20ème siècle.
Geographie de Strabon, 26 août 1480, orné d'un portrait de Strabon, Vente Bérès décembre 2006

En 1837, on trouve ainsi dans le contrat de mariage d’un descendant des Pillone que le marié apporte « une précieuse collection de livres anciens de grande valeur et d’une grande rareté, et dont l’état de conservation remarquable se double de l’honneur d’être enrichis de miniatures de Vecellio ».

Les volumes seront ensuite vendus en janvier 1875 pour permettre aux descendants de faire face à divers revers de fortune et achetés en bloc par le bibliophile anglais Sir Thomas Brooke qui les déplaça à Londres. Il dressa d’ailleurs la liste de cette « bibliothèque de Venise ». Il fît également fabriquer une bibliothèque d'ébène sur le fronton de laquelle fût gravé en lettres d'or "Libros hic summa repositos cum Diligentia collegit Odoricus Pillonius Venetus, ornavit eximia art Vecellius César."

Le neveu et héritier de Brooke confia la vente des ouvrages à Alan Keen et c’est en 1957 que Pibi, Pierre Bérès, acheta l’intégralité de la collection, même si trois ouvrages disparurent mystérieusement entre Londres et Paris.

Bérès inventoria la collection, écrivît un ouvrage, proposa des expositions, mais l’acquisition des Pillone par le grand libraire parisien signa également et malheureusement leur dispersion au fil des ventes. Certains d’entre eux furent d’ailleurs vendus lors des grandes ventes Bérès de 2007 et 2008.

Monument de la Bibliophilie, les Pillone ne sont désormais plus « un », puisque l’unité de la collection a été rompue, mais ils restent d’immenses ouvrages, rares, avec des textes prestigieux et, chose peu commune, porteurs pour chacun d’entre eux d’une œuvre unique, une création de Vecellio. Leurs prix se comptent aujourd’hui en dizaines, voire en centaines de milliers d’euros.

On trouve dans les Pillone un petit nombre de livres allemands issus de l’héritage d’un ancêtre des Pillone, qui s’était engagé sous les ordres de Charles Quint, et qui mourût au siège de Metz en 1553. Les chercheurs divisent généralement les Pillone en quatre grandes parties, dont tous les volumes furent peints :
Seneque, Epistolae ad Lucillium, Rome, 1er février 1475. Vente Bérès 2007

- Les volumes du 15ème siècle : ils furent tous publiés en Italie, sauf de lo Speculum Aureum praeceptorum de Enricus Herf imprimé à Nuremberg en 1481: quarante-quatre à Venise, cinq à Trévise, quatre à Brescia quatre, trois à Vérone, trois à Vicenza, trois à Rome, trois à Bologne, deux à Parme, etc.
- La deuxième partie est composée de seize volumes publiés de 1503 à 1520. Dix furent imprimés à Venise, un à Paris, un à Milan, deux à Bâle, un à Naples et un à Lyon.
- La troisième partie est composée de livres entre 1522 a 1547, soit 59 volumes, publiés principalement en Suisse, en Allemagne et en France.
- La quatrième partie contient 30 volumes imprimés entre le milieu du XVIe siècle et 1591.

Naturellement, il ne s’agît que d’une partie de la bibliothèque des Pillone, qui étaient des notables de Belluno, notamment des juristes, et qui possédaient également d’autres nombreux livres, mais dont les tranches ne furent pas peintes, et qui ne furent pas inventoriés.

On pense aujourd’hui que les Pillone firent peindre les volumes qui n’avaient pas trait à leur travail ou à leurs études, mais qu’ils avaient rassemblés pour leur rareté, leur beauté et par passion. L’ensemble des reliures peintes en effet assez hétérogène, regroupant des ouvrages classiques en grec et en latin, des ouvrages scientifiques, des chroniques, des ouvrages de tacttique militaire ou même de voyages.

Je vous ai demandé si l’un de vous avait un exemplaire Rahir… je ne vous demande pas si vous avez un Pillone ! Sourire.

Hugues

Pour en savoir plus, vous pouvez notamment consulter :
Pierre Bérès : Cesare Vecellio et la bibliothèque Pillone. Paris, P. Berès, 1957. 1 volume in-8
Pierre Bérès : catalogue n°67, un groupe de livres Pillone
Anthony Hobson : the book collector, 1958

Cesare Vecellio fit des études approfondies sur l'habillement de l'époque avec des descriptions et dessins :
Corona delle nobili e virtuose dame (1591/1598) trilogia di Cesare Vecellio
Degli habiti antichi et moderni di diverse parti del mondo (1589).

jeudi 18 septembre 2008

Edouard Rahir, libraire émérite et bibliographe

Amis Bibliophiles Bonsoir,

Juste un mot pour vous remercier de venir toujours plus nombreux sur le blog avant de céder la parole à Xavier, qui vous entraîne sur les terres champenoises de Jean-Paul et vous propose un très beau portrait de Rahir. En passant, on notera que Rahir est moins pudibond que bien des libraires modernes et qu'il assume parfaitement en disant que la "librairie n'est, ni un métier, ni un art, c'est un commerce...". E
n passant, l'un de vous possède-t-il un exemplaire "Rahir"?

« A coté de la joie de former une bibliothèque, rien ne vaut le plaisir de la décrire, si ce n'est la satisfaction d'en relire la description »

Edouard Rahir, est né à Epernay en 1862, âgé de 16 ans il entra à la librairie Morgand et Fatout. La librairie avait été fondée en 1854 par Ernest Caen, et appartenait depuis 1874 à Damascène Morgand qui avait été employé, chez le libraire Auguste Fontaine, avant de s'établir Passage des Panoramas en 1876, avec comme associé Charles Fatout.

La librairie Morgand devint la première librairie de Paris, il s'y réunissait tout un cénacle de bibliophiles. On y croisait : James de Rothschild, Emile Picot, le prince d'Essling, Charles Fairfax-Murray, Ivan Orloff, Ernest Quentin-Bauchart (un article sur ce bibliophile est à venir...), Eugène Paillet, La Roche-Lacarelle, de Lignerolles, Roger Portalis, Henri Béraldi, mais aussi des collectionneurs Anglais, et surtout Américains qui savaient que tout se passait dans le chemin du "passage".

Edouard Rahir appris rapidement à aimer les livres, mais aussi à les connaitre. Charles Fatout décède en 1882. Edouard Rahir est déjà à cette époque un élément incontournable de la librairie. C'est lui, dorénavant, qui s'occupe de l'achat en salle des ventes, il voyage aussi beaucoup à l'étranger.

Damascène Morgand quitte ce monde en 1897, et c'est tout naturellement Edouard Rahir qui reprit la maison. Pendant vingt cinq ans, il achète et vend les plus beaux livres anciens et modernes, et les plus rares. Il dirige peu de temps après la première guerre, les ventes les plus fameuses, puis il prit sa retraite et c'est son collaborateur depuis 1897, Francisque Lefrançois, qui lui succéda.
Edouard Rahir fut le premier président du Syndicat de La Librairie Ancienne et Moderne.

Depuis 1920, Edouard Rahir s'était retiré des affaires. Il vivait à St Germain-en-Laye où il avait fait bâtir une propriété. Sa démission donnée au Syndicat de La Librairie, il avait été nommé Président d'Honneur. Edouard Rahir décède le 24 octobre 1924 à l'âge de 62 ans.

Il aura pendant quarante ans consacré sa vie à, l'achat, la vente, des livres les plus beaux et les plus rares. Edouard Rahir possédait une mémoire fidèle qui lui permettait de discuter de la valeur des livres et d'y porter un jugement éclairé. Sa réputation était aussi fortement établie à Paris qu'à l'étranger. En Angleterre, en Allemagne et en Italie il était à son rang, le premier.

C'était une personnalité parisienne, sans extravagance. On ne le voyait, ni aux courses, ni aux premières théâtrales, mais il était bien connu à l'hôtel des ventes, où il a mené de retentissantes enchères. Il était souvent consulté à sa librairie du Passage des Panoramas. Ce passage a été le carrefour où ont circulé les plus précieux exemplaires de la pensée humaine.

La santé de Damascène Morgand n'étant pas très bonne les dernières années de sa vie, c'est donc Edouard Rahir qui se chargea de la rédaction des catalogues des ventes de la bibliothèque de Mr Destailleur (1891-1895), puis de celle de Guyot de Villeneuve, le président de la Société des Bibliophiles François.

Le catalogue le plus important fut celui de la vente de Mr Dutuit de Rouen et publié en 1899. Le catalogue est une œuvre bibliographique considérable et représente le résultat de longues recherches sur la provenance, la typographie et l'illustration sur les livres d'heures.

Il a également montré ce dont il était capable en publiant en 1907, sa bibliothèque de l'amateur, une deuxième édition, revue, corrigée et augmentée paraîtra en 1924.

Dans ce manuel du « Guide sommaire à travers les livres les plus estimés », se trouve réunies, et classées les connaissances d'un libraire. Le catalogue est accompagné d'une notice sur la typographie et la reliure, et qui font honneur à la science de l'auteur, mais aussi, à sa vivacité et à la délicatesse de son esprit.

La première édition du manuel, et la seconde…considérablement enrichie.

Edouard Rahir fut aussi le créateur de bibliothèques d'amateurs. Il cherchait des livres, conseillait, et le jour de la vente acquérait le livre. Celle de Mr Lebeuf de Montgermont fut formée par Edouard Rahir et vendue par lui en 1911-1913.

La dernière vente, durant laquelle il était expert, fut celle de Mr Arthur Meyer et qui s'est déroulée au printemps de 1924, il y acheta un Molière avec l'autographe du poète et des dessins de Boucher pour un des ses clients (200 000 francs).

Edouard Rahir sut se faire une bibliothèque personnelle que bien peu de personnes ont eu le privilège de connaitre ; elle renferme des trésors digne de musées.

Edouard Rahir comprend de très bonne heure que le premier devoir d'un bon libraire est de bien cataloguer ses livres. Les 10 volumes du bulletin Morgand (1876-1904), décrivent minutieusement le nombre impressionnant de 46 593 articles, sans compter, ceux, énumérés dans les répertoires de 1878, 1882 et 1893, et, ceux, décrits dans les 21 bulletins publiés de 1904 à 1920. James de Rothschild et Emile Picot ne dédaignèrent pas y collaborer.

Le Bulletin Morgand est l'œuvre principale de Edouard Rahir, mais ce n'est pas la seule, à l'occasion d'une exposition à Tours en 1890, il rédigera une rarissime plaquette : « Notice sur les Rabelais de Mr Bordes », où il faisait preuve de connaissance fort étendue sur l'histoire littéraire du XVIe siècle.

Ensuite, vînt, toute une série de catalogues dressée pour la vente des bibliothèques, les autres pour la satisfaction de leurs possesseurs. C'est une des parties les plus importantes de l'œuvre de Edouard Rahir, où son érudition se déploya avec le plus de succès.
Il a obtenu la légion d'honneur en 1910.

« La librairie n'est, ni un métier, ni un art, c'est un commerce, mais parmi les commerces peu sont plus agréables et des plus relevés »
Essai des écrits d’Edouard Rahir, catalogues de ventes et de bibliothèques

-10 volumes du Bulletin Morgand (1876-1904)
-Répertoire de 1878, 1882 et 1893
-21 Bulletins publiés de 1904 à 1920

- Notice sur les Rabelais de Mr Bordes, exposition à Tours en 1890
- Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu Mr le baron James de Rothschild
- Bibliothèque Eugène Paillet (in le vingtième fascicule du Bulletin Morgand), tirage à part sous le titre de : Catalogue des livres de la bibliothèque de Mr Eugène Paillet
- Vente de l'Abbé Bossuet, 1888
- les cinq ventes de Mr Destailleur, 1891, et 1893 à 1896
- Emile Müller, notaire à Bruxelles, 1892
- Marquis de B..., 1892
- les deux ventes Goncourt, 1897
- Guyot de Villeneuve, 1900-1901
- Vente Eugène Paillet, 1902
- Vente Henri Bordes, 1902
- Auguste de Boislaville, 1904
- Alexandre Lantelem, 1904
- L. de Montgermont, 1911-1913
- Henri Houssaye, 1912
- G. de Th...., 1913
- A. de Beurdeley, 1920-1921
- La collection Dutuit, livres et manuscrits, 1899
- Catalogue d'une collection unique de volumes imprimés par les Elzevier, 1896
- Catalogues de livres Français de la bibliothèque du baron Ferdinand de Rothschild à Waddesdon ; ce catalogue n'est pas signé, mais il n'est pas douteux que Edouard Rahir l'ai rédigé presque en entier.
- Catalogue of a books selected from the library of an English amateur (1893-1897), ne sont pas à proprement parlé l'œuvre de Rahir, l'auteur est feu Lord Carnavon, propriétaire de la collection, mais Rahir y avait contribué par plus d'une notice savante.
- Bibliothèque de l'amateur, 1907
- Bibliothèque de l'amateur, 1924, édition revue et considérablement augmentée; cet indispensable manuel se divise en deux parties : un dictionnaire des livres les plus recherchés, avec une foule de détails utiles et peu connus; une série de tableaux méthodiques, où ces mêmes ouvrages sont réunis, groupés à nouveau d'après leur contenu, leur typographie et leurs illustrations.
- dans le Bulletin Du Bibliophile de 1913, important mémoire sur la vente de Robert Hoe de N.Y
- en 1922, six travaux sous sa signature :
- Molière à la comédie Française et chez les bibliophiles
- Les livres anciens de la bibliothèque d'Henry Meilhac
- Deux catalogues de bibliothèques particulières
- Un legs important à la bibliothèque nationale
- A propos des modifications apportées à une gravure du XVIe siècle
- Une exposition de reliures à Florence
- 1923, un article sur l'exposition du livre Français au pavillon de Marsan
- 1924, mélanges offert à Emile Picot, il a apporté une précieuse contribution sur la première édition des œuvres de Clément Marot
- Revue des livres anciens (1913-1914)
- un travail sur un recueil de pièces gothiques de la vente Lignerolles
- des reliures de Trautz-Bauzonnet à propos d'une vente récente

Au lendemain de la guerre, il découvrait en Angleterre un volume unique de Bernard de Palissy, et en imprimait le texte en 1919 dans une plaquette : Architecture et ordonnance de la grotte mystique de Monseigneur le Duc de Montmorency, premier livre du célèbre potier, demeuré inconnu, réimprimé d'après l'édition de la Rochelle, 1563

- demeuré inachevé : un ouvrage sur lequel il travaillait depuis quelques années, sur les livres illustrés Français du XVe au XVIe siècle. Ses notes étaient prises, ses descriptions rédigées, et au moment ou il allait pouvoir mettre en œuvre ses matériaux... la plume lui est tombée des mains.
- Cours professionnels de la librairie, leçon du 27 mai 1924 faite au Cercle de la Librairie par Mr Edouard Rahir, in discours & articles publiés à l'occasion de son décès, P., 1925, in-12, (4)ff+80pp.+(2)ff, portrait photographique en frontispice, 275 exemplaires non mis dans le commerce, tirage sur papier vergé épais, contient : Discours de Mr Lucien Gougy/Article de Mr Georges Blaizot/Article de Mr Joseph Galtier/Article publié par "The Times Paris/Article de Mr Seymour de Ricci/Conférence faite au Cercle de la Librairie le 27 mai 1924 par Edouard Rahir
(Pour les aficionados uniquement !!!)
Cet article s'est fortement appuyé sur ce livre que j'ai acquis à la foire St Sulpice en juin 2008

- Les 6 catalogues de sa vente : -Catalogue de la bibliothèque de feu Mr. Ed. Rahir (1862-1924)
P., Francisque Lefrançois. 1930-1938. 6 vol. in-4. Très nombreuses illustrations hors texte reproduisant des reliures de sa collection.
T1 : Livres anciens du XVe au XIXe siècle. Riches reliures anciennes, la plupart de provenances royales, personnages et amateurs célèbres. Quelques livres illustrés du XVIIIe siècle dans leur reliure ancienne en maroquin.
T2 : Livres anciens illustrés des XVe et XVIe siècles. Livres d'heures. Riches reliures anciennes et modernes.
T3 : Livres illustrés du XVIIIe siècle, riches reliures anciennes.
T4: Livres armoriés des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, riches reliures anciennes
T5 : Livres anciens des XVe, XVIe et XVIIe siècles, belles reliures anciennes
T6 : (1938) Livres anciens et modernes, riches reliures anciennes et modernes

Merci Xavier!

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