« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

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mercredi 2 janvier 2008

La Reliure à semis.

Amis Bibliophiles Bonsoir,

La reliure à semis (ou "semé" que j'ai lu parfois, mais personnellement j'utilise semis) apparaît au 17ème siècle.

Là encore, on parle un peu abusivement de reliure à semis dans la mesure où il s'agît essentiellement d'un procédé ornemental consistant en une dorure particulière.
reliure à semis

Reliure aux Armes de Marie-Thérèse D'Autriche, avec un semis de son chiffre couronné et de fleurs de lys sur les plats et le dos. Office de la Semaine Sainte, 1667.

On appelle "semis" la technique qui consiste à répéter de multiples fois, à distance égale, la dorure d'un même motif, d'un même fleuron. Les semis les plus fréquents que j'ai pu observer sont les semis de fleurs de lys ou de L couronnés, que l'on trouvent régulièrement sur des reliures Louis XIII ou Louis XIV, et sur des reliures de prix de cette époque. Il est d'ailleurs de trouver des armes ou un signe d'appartenance au centre des plats, au milieu du semis. (une reliure peut donc être simultanément au armes et "à semis").

Quand le semis est bien fait, c'est une ornementation particulièrement agréable. Le semis recouvre en général les plats, et peut se prolonger sur le dos.

reliure à semis

Reliure en veau, avec un semis de fleur de lys sur les plats, qu'un libraire enthousiaste pourrait même qualifié de "en éventail"! Souire. Poèmes en grec, 1681.

Les pasticheurs de la fin du 19ème siècle (Trautz-Bauzonnet par exemple) reprendront parfois ce style de dorure dans leur reliures de luxe.

Ci-dessous, la reliure à l'éventail.

H

2 commentaires:

Gonzalo a dit…

Whaou! Deux messages d'un seul coup! Nous sommes gatés!

La reliure pastiche à semis a souvent été appréciée des amateurs pour son côté "clinquant" et grand spectacle. Tu cite Trautz-Bauzonnet. Il me semble aussi que beaucoup de relieurs de second ordre s'y sont adonnés.
Je possède une reliure à semis de fleurs de lys de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe qui décore très bien une vitrine, mais qui, lorsqu'on la regarde de plus près, perd beaucoup de son charme: réalisé sur de la basane (un cuir qui, à défaut de vieillir bien, vieillit vite), si le semis est régulier, les fers sont appliqués avec une pression inégale. Je trouve à ces pastiches pleins de dorure un côté kitsch et "nouveau riche" (on affiche de l'or sur une reliure de mauvaise qualité, comme on s'achète un 4x4 quand on habite en ville) qui ne me charme pas, et je prèfére le bon cuir à l'abondance de l'or.
Cela dit, faite avec gout et talent, la reliure à semis peut avoir son charme. Mais aucun exemple dans ma bibliothèque...

Anonyme a dit…

Tu as raison, Hugues, on doit dire "à semis" : Nicolas Eve, actif de 1560 à sa mort en 1581, et son fils Clovis Eve, qui exerça de 1584 à sa mort arrivée en 1634, furent de ceux qui assurèrent la vogue du décor "à semis", présentant la reproduction régulière et symétrique d'un motif de petite dimension, appelé aussi décor "à semé", usurpant alors un terme héraldique désignant l'écu sur lequel sont disposés de petits meubles en nombre indéterminé mais régulièrement.

Jean-Paul

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