« Après le plaisir de posséder des livres, il n'en est guère de plus doux que celui d'en parler. » Charles Nodier

"On devient bibliophile sur le champ de bataille, au feu des achats, au contact journalier des bibliophiles, des libraires et des livres."
Henri Beraldi, 1897.

frise2

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dimanche 30 septembre 2007

Vie pratique : comment ranger / organiser sa bibliothèque...

Cela fait une petite semaine que j'ai entrepris un rangement de ma bibliothèque, pour éviter que les livres anciens ne traînent un peu partout comme c'était trop souvent le cas.

Un vrai casse-tête... Quand ce ne sont pas les rayonnages trop courts de 4 centimètres pour pouvoir le dernier volume du Buffon au même étage que ces frères, ce sont les divers genres qui se marient mal (la militaria à côté des curiosa, etc.).

Comment faites-vous de votre côté? En ce qui me concerne, j'ai finalement opté pour l'approche suivante : je classe les livres par domaines (les voyages avec les voyages, l'occulte avec l'occulte, la littérature avec la littérature), me permettant quelques écarts pour bien caler les rayonnages... Je n'ai guère de problèmes d'époque, puisque 99% de mes livres sont "anciens", et j'ai donc choisi cette méthode pour pouvoir retrouver un livre plus facilement.

Parallèlement, j'ai regroupé les reliures intéressantes dans un coin particulier, qui me permet de les retrouver elles aussi plus facilement, d'autant plus que les sujets des ouvrages qu'elles recouvrent peuvent varier. (A ce sujet, je ne considère pas les reliures aux armes comme des reliures particulières, et elles vont donc rejoindre le thème qui les concerne).

Enfin, je fais des arbitrages ultimes : Robinson Crusoé doit-il se trouver avec les voyages ou avec les utopies, ou il rejoindrait Gulliver? Duguay-Trouin? Marine et voyages ou bien histoire?

Je me suis déjà livré à cet exercice plusieurs fois. Le plus amusant, c'est qu'on a beau être content de soi quand c'est terminé.... dès qu'un nouveau livre arrive, c'est la panique! La Guerre des Livres dans la bibliothèque, si vous voyez à quelle gravure je fais allusion.

Finalement, et c'est peut-être le plus réjouissant dans cet exercice nécessaire, on constate qu'une bibliothèque a vraiment une vie qui lui est propre, elle bouge et se transforme en permanence.

Vous, comment faites-vous?

Hugues

samedi 29 septembre 2007

Une belle claie à identifier...

Maintenant que nous connaissons le mot adéquat, la claie, à ne pas confondre avec défet, je vous propose de partir sur la piste d'une claie présentée par Bertrand.

Bertrand a récupéré cette claie en faisant restaurer un ouvrage relié en veau brun et imprimé à Paris en 1541 (format petit in-8). Le fragment provient d'une charnière intérieure ou du contreplat. Sa taille? 155 x 42 mm. Il s'agît d'un manuscrit sur parchemin, portant deux belles lettres décorées en rouge, un N et un Y (ou un V).
Bertrand estime que ce fragment est antérieur à 1480 mais serait preneur de toute autre information, notamment sur le texte, qui est en latin, mais qu'il a du mal à déchiffrer (Raphael?), et donc encore plus à le traduire (Isa?).
Ensemble, peut-être parviendrons nous à l'aider. Quelqu'un est-il capable de le décrypter voire de le traduire (je pense aux latinistes). Avec un fragment de texte, qui sait, il est envisageable d'essayer d'identifier le texte.
Ambitieux? Je sais!

H

Boîte à idées / Trafic

J'aimerais trouver un moyen d'accroître le trafic sur le blog, pour qu'il y ait plus de bibliophiles qui viennent le visiter et que les échanges soient plus riches.

Auriez-vous des idées de votre côté?

H

vendredi 28 septembre 2007

Questions et entraide, identification

Une fois n'est pas coutume, c'est moi qui pose les questions. Pourriez-vous y répondre si vous avez la réponse, je pense que cela intéressera tout le monde.

Question n°1 : si je comprends instinctivement l'expression "gravures avant la lettre", je suis toujours à la recherche d'une définition précise. L'un d'entre vous pourrait-il nous aider sur ce point?

Question n°2 : dans un coin de mon cerveau, ou dans un coin du blog, il me semble que j'ai attribué un jour le mot "lai" à ces pages de parchemin utilisées en reliure dans les plats ou les dos de certains ouvrages anciens. Néanmoins, je n'ai pas souvenir d'avoir croisé ce mot ailleurs que dans mes pensées. Est-ce le bon, en savez-vous plus sur la question globalement?
Question n°3 : je reçois parfois des demandes d'information par email de la part de visiteurs du blog, voici celle d'Olivier. Olivier possède un possède un tome (hélas!!) de la seconde édition de la Princesse de Clèves ainsi qu'un Molière portant un soleil doré dans l'entre nerfs inférieur (voir image), il se demande si cela identifie le livre comme provenant d'une bibliothèque royale? Spontanément, j'aurais tendance à lui répondre que non (autant par jalousie que par ignorance, sourire...), mais vous, qu'en pensez-vous?
Question n°4 : transhumance inversée, les sauvages "gaulois bourguignons" vont rallier la capitale début octobre et nous envoient le chef du village d'Alise-Sainte-Reine en qualité d'émissaire diplomatique. Si vous êtes fidèle au blog, vous avez constaté que celui-ci, en guise d'amitié entre nos deux peuples bibliophiles, propose de partager avec lui un repas pantagruélique et festif, mais néanmoins urbain, lors de sa venue. Si vous voulez vous joindre à nous pour ce moment simple, amical, sans prétention et surtout bibliophilique (mais à base de bière blanche malgré tout), contactez-moi par email, tout le monde est bienvenu. Il y aura sans doute beaucoup de choses à apprendre et d'idées à échanger. En plus on pourra mettre des visages sur les mots... Brrr... Au secours!

H

jeudi 27 septembre 2007

La poétique d'Aristote... mythe ou réalité?

Amis Bibliophiles bonjour, 


Bonheur, Bertrand vous propose aujourd'hui un message sur la poétique d'Aristote... Merci beaucoup à lui... Pour une fois, je vais faire comme vous, me mettre dans mon fauteuil et lire...

Le second tome de la poétique d’Aristote : mythe ou réalité ?

Cher amis lecteurs du blog, me voici embarqué volontairement aujourd’hui dans un sujet qui me tient à cœur depuis pas mal d’années déjà.


Je vais tenter de vous parler d’un livre, que bon nombre d’entre vous connaissent, sans pour autant savoir s’il a jamais existé.

Je veux parler du second tome de la poétique d’Aristote. N’ayant pas plus de connaissances que cela dans le domaine, j’ai pioché les informations que je vous livre, ici ou là, dans ma documentation et sur le net, à des sources que j’espère fiables. Evidemment, il sera toujours temps et intéressant de corriger mon propos s’il s’avérait inexact.

Ce n’est pas aux amis du blog du bibliophile que je vais apprendre que ce second tome de la poétique d’Aristote nous est familier à tous. Et pour cause, c’est le sujet central du livre de Umberto Eco « Le Nom de la Rose » (1980), brillamment adapté au cinéma (à mon sens), par le français Jean-Jacques Annaud (1986).


Essayons de revenir sur l’histoire de ce livre mythique.

Dernière œuvre du corpus aristotélicien (composée vraisemblablement entre 337 et 347 avant Jésus Christ), probablement une des plus connues d’Aristote, La Poétique s’intéresse aux différents aspects de l’art poétique, comme la tragédie, l’épopée, et de manière anecdotique la musique. Aristote y mentionne un futur ouvrage sur la comédie, aujourd’hui perdu...

Ce livre perdu fait-il partie des œuvres disparues d’Aristote ? A-t-il jamais existé ? Est-il même d’Aristote s’il existe ?



Dans le roman d’Umberto Eco, le vénérable Jorge, gardien de la très secrète bibliothèque de l’abbaye (qui occupe pratiquement tout le donjon), voudrait nous faire croire que ce livre qui « glorifie le rire » n’a jamais été écrit, pourtant, toute l’intrigue du livre tourne autour de cet ouvrage, entièrement consacré à la comédie et au rire. Ce livre existerait donc bel et bien, et une copie manuscrite circule même au sein du monastère. Par son aspect sulfureux, c’est un livre qui tue et pour qui l’on tue. Les meurtres se succèdent.

Qu’en est-il réellement ?

A propos d’un travail conduit par le très sérieux CNRS, on peut lire en résumé du sujet : « Une définition aristotélicienne de la comédie ? » le texte suivant :

« Dans le deuxième livre de sa Poétique, perdu depuis fort longtemps, Aristote a discuté de la comédie. Dans un texte tardif on a parfois voulu découvrir un résumé de cette discussion ainsi que quelques fragments de son texte, dont le plus intéressant nous offrirait une définition de la comédie. Un examen ponctuel du passage rend probable la conclusion décevante selon laquelle il ne s'agit pas d'un fragment aristotélicien. » (source CNRS).

On peut lire ailleurs, dans un papier très sérieux de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales : « Il se peut, bien sûr, qu’Aristote ait examiné ces questions (sur le rire) dans le Livre II de la Poétique, dont on sait qu’il portait sur la comédie. Mais ce texte fut perdu à la fin de l’Antiquité, et on ne sait rien de certain à son sujet. »

Par ailleurs, il semblerait qu’au fil des siècles depuis l’antiquité, il y ait eu amalgame entre les textes originaux de La poétique d’Aristote, l’Art poétique d’Horace et quelques textes de Platon. Ceci ne simplifiant pas les choses.

Que conclure ?

Il apparaît aujourd’hui à peu près certain qu’Aristote a composé un texte d’importance (second volume de sa poétique) à propos de la comédie. On en connaît rien aujourd’hui de très certain cependant.

Pour revenir au Nom de la Rose, Jorge sait que ce livre a été écrit contrairement à ce qu’il soutient à Guillaume de Baskerville. Umberto Eco nous montre un livre (manuscrit) physique qui néanmoins, lui, n’a jamais existé. Peut-être reste-t-il à découvrir au fin fond d’une bibliothèque bénédictine du nord de l’Italie ou d’ailleurs… (ce ne serait pas le premier…)

Merci B.

H

mardi 25 septembre 2007

Un livre à l'honneur : Le Conte du Tonneau, un mock-book, par Swift.

La réponse à l'énigme était la gravure de la Bataille entre les livres anciens et modernes dans la bibliothèque de St-James", extraire de l'ouvrage "Le Conte du Tonneau", de Jonathan Swift.
J'aime beaucoup cette gravure, comme toutes celles qui ornent les ouvrages de Swift d'ailleurs, et sauf erreur de ma part, les gravures 18ème dont le sujet est une bibliothèque sont assez rares.

Jonathan Swift (1667 - 1745) est un écrivain irlandais d'origine anglaise connu pour ses satires et ses pamphlets humoristiques. Après des études au Trinity College, celui-ci rejoint l'Angleterre et devient le secrétaire du diplomate Sir William Temple, un homme d'État en vue, parent très éloigné de sa mère.
Swift, qui ne s'entendait pas avec son employeur, regagna l'Irlande en 1694 et entra dans les ordres. Pourtant, en 1696, il se réconcilia avec Temple et revint chez lui pour faire l'éducation d'Esther Johnson, fille d'un de ses proches. Swift resta là jusqu'à la mort de son protecteur en 1699, jouissant d'une grande liberté qui lui permettait de s'adonner à la lecture et à l'écriture. Il écrit alors la Bataille des livres pour défendre Temple dans la querelle des Anciens et des Modernes et Le Conte du tonneau, texte impitoyable à l'égard de la stupidité de ses contemporains et qui déplaira à la reine Anne, ce qui empêchera finalement Swift d'accéder à l'évêché.
Le Conte du Tonneau, paru en 1704, est l'un de ses ouvrages les plus connus, avec les Voyages de Gulliver. La lecture n'en est pas toujours aisée, mais le texte est remarquable, et Swift y attaque tour à tour Luther, Calvin et le pape, dénonçant le fanatisme religieux de manière générale. Il y fustige avec fougue toute forme de prétention dans le clergé. L'oeuvre participera d'ailleurs à la tendance des mock-books. Le mock-book peut être défini comme une parodie de la forme du livre ou du livresque, qui sert habituellement à satiriser un large éventail de sottises intellectuelles ou artistiques. D'autres mock-books suivront au 18ème.
C'est le deuxième volume qui renferme le Récit de la fameuse bataille entre les livres anciens. L'ensemble se compose de 3 volumes in-12, qui connurent plusieurs publications au 18ème, notamment chez Scheurleer (1741 et 1757)
Bravo à Bertrand, qui a trouvé la bonne réponse le premier.

En guise de conclusion, 3 citations de Swift que j'aime beaucoup:

« L'ambition souvent fait accepter les fonctions les plus basses ; c'est ainsi que l'on grimpe dans la même posture que l'on rampe. »

« Je demandais à un homme pauvre comment il vivait; il me répondit : «comme un savon, toujours en diminuant». »

« Quand un génie véritable apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui. »

H

P.S. : connaissiez-vous les mock-books?
Images : des images du Conte du Tonneau.

lundi 24 septembre 2007

Enigme Bibliophilique n°9

Voici donc l'énigme du jour. Saurez-vous identifier cette gravure?
Regardez bien les détails, cela devrait vous aider.

Belle Bataille... en tout cas.
Comme d'habitude, si vous avez la réponse, vous pouvez me l'envoyer par email à : blog.bibliophile@gmail.com

A vous de jouer!

H

Quoi? Qu'ouis-Je? Vous voulez des indices? Allons, allons, vous commencez à avoir de la bouteille maintenant
!

En réponse à Jean-Paul... et aux autres?

Dois-je blogguer tous les jours?

C'est une contrainte que je me suis fixé au départ, parce que je voulais vraiment que le blog existe et que ce soit un peu plus qu'un truc de "rigolo", même si je ne me prends jamais trop au sérieux dans cet exercice.

C'est vrai que c'est parfois diffficile, et certains d'entre vous m'ont d'ailleurs permis de souffler un peu (immense merci à Jean et Bertrand pour leurs messages), en me confiant des textes à publier.

Qu'en pensez-vous? Je crois que je vais vous poser la question dans un débat!

En attendant, Sisyphe vous proposera une nouvelle énigme bibliophilique dès ce soir. Plutôt sympa je trouve, et je vous rassure, plus simple que les dernières!

Rendez-vous ce soir donc!

H

dimanche 23 septembre 2007

L'Amour des Livres...

Bloggeur fatigué... Je vous propose donc quelques lignes de L'Amour des Livres de Jules Janin...

"A Georges Moreau-Chaslon" : Georges, mon jeune confrère en bibliophilie, il faut tout d'abord que je vous félicite de ce grand amour qui vous a pris, si jeune encore, pour les beaux livres.

"Les livres ont toujours été la passion des honnêtes gens!", disait Ménage. Une aimable passion dont le charme est toujours nouveau; variée, inépuisable, élégante, mais il est rare qu'elle soit le partage de la jeunesse. Ordinairement elle arrive à l'homme heureux, quand cet homme heureux touche aux premières limites de l'âge sévère, à l'heure où, revenu de toutes les passion stériles, il songe à préparer les armes de sa vieillesse, les petits bonheurs de son toit domestique, et sa fête innocente chaque jour. Soyez donc le bienvenu, d'aimer si vite et si bien ces chers amis de la vie humaine, amis dévoués, reconnaissants, fidèles. Ils voyagent avec nous, ils nous suivent à la ville, à la campagne; on emporte son livre au fond des bois, on le retrouve au coin de feu : "C'est proprement un charme!".

Merci Jules Janin.

H

samedi 22 septembre 2007

Le retour de la Bible du Diable ou Codex Gigas...

Avec ses 75 kilos, c'est le plus gros manuscrit médiéval du monde. Emporté comme butin par les troupes suédoises il y a 358 ans, le Codex Gigas ou Bible du diable, est de retour à Prague pour une exposition qui durera 4 mois.

Voilà pour la partie historique d'une saga qui débute au XIIIe siècle. La part légendaire est bien plus obscure. Elle s'inscrit dans la droite lignée d'un âge d'or de la Bohême qui sent le souffre. Née de la main d'un moine copiste du monastère de Podlazice (au centre de l'actuelle République tchèque), la Bible du diable inclut l'Ancien et le Nouveau Testament, ainsi que d'autres textes de grande valeur historique.

Jusque-là, rien que de très normal. Ce qui est plus étrange, en revanche, c'est la superbe enluminure qui orne l'ouvrage: une représentation du diable, bras levés et jambes fléchies. Comme s'il s'apprêtait à saisir le lecteur. Selon la légende, ce portrait a été fait par l'auteur en guise de remerciement. Le Malin l'aurait en effet aidé à se sortir d'un mauvais pas.

En effet, si on ignore aujourd'hui encore quel péché précis a commis le moine. On sait qu'il fût condamné à être emmuré vivant. Pour échapper à la sentence, il promît donc réaliser en une seule nuit une bible géante qui honorera le monastère. L'homme s'enferme dans sa cellule, armé de sa seule foi. C'est insuffisant pour rédiger un ouvrage de 624 pages, d'une taille de 92 cm de hauteur.

Perdu pour perdu, le pêcheur sollicite le diable. La collaboration est fructueuse. La bible qu'ils réalisent ensemble est considérée à l'époque comme «la huitième merveille du monde». Trois siècles plus tard, l'empereur Rodolphe II s'en entiche. Il faut dire que le roi de Bohème et de Hongrie est un drôle de personnage: il adore s'entourer de mages, d'astrologues, d'alchimistes, mais aussi d'artistes et de philosophes.

La collection qu'il rassemble dans son château est un véritable trésor. Qui n'échappe pas aux Suédois lorsqu'ils prennent Prague en 1648. La Bible du diable va alors enrichir les rayons de la Bibliothèque royale de Stockholm. En 1990, Vaclav Havel, nouveau président de la République tchèque, réclame le prêt, sinon la restitution, du manuscrit. D'interminables négociations diplomatiques s'ensuivent. Elles aboutiront en 2004 et déboucheront sur l'actuelle exposition qui démarre à Prague.

La logistique déployée est à la hauteur de l'événement: pour accueillir le livre, une pièce conçue comme un coffre-fort a été spécialement aménagée dans un ancien collège jésuite situé au coeur du vieux Prague. Les visiteurs peuvent entrer par groupe de dix maximum, pour admirer la bible pendant quelques minutes seulement. La valeur de l'objet est si grande qu'une garantie d'état de 10,8 millions d'euros a dû être souscrite. Le diable, lui, doit bien ricaner...

Le livre lui-même? Il comprend 312 feuilles de parchemins, soit 624 pages de texte manuscrit. Aujourd'hui on estime que pour obtenir le matériel nécessaire pour ce livre il a fallu les peaux de quelque 160 animaux. Le livre est écrit en latin et comprend quatorze textes différents. Il s'ouvre par le texte de la Bible, c'est-à-dire par l'Ancien Testament. Suivent des textes de divers contenus. Il y a le « pénitentiel », c'est-à-dire le manuel des prêtres avec la liste des péchés et les pénitences correspondantes. Ensuite il y a les formules médicales imprécatoires contre l'épilepsie, la fièvre et autres maux. Et on y trouve aussi, entre autres, une transcription de la Chronique de Kosmas, un des plus vieux documents sur l'histoire des pays de la couronne tchèque.

Tomas Vagenknecht attire l'attention sur un autre aspect exceptionnel du livre :
« Ce qui est également très intéressant et ce qui nimbe ce livre de mystère, c'est la calligraphie du manuscrit qui a été écrit, selon les estimations, par un seul homme qui y a travaillé pendant environ 27 ans. Le style, la beauté et la pureté de la calligraphie sont tout à fait les mêmes, de la première à la dernière page. Et c'est très intéressant parce que chaque homme, chaque scribe se fatigue, la main se lasse et la calligraphie change. Mais ce n'est pas le cas de cette chronique dont les caractères sont les mêmes de la première à la dernière page entre lesquelles il y a eu 27 ans. ».


Vous avez dit Diabolique?

H

P.S. : si vous avez un peu de temps, l'exposition se tient du 20 septembre au 6 janvier. Avouez que l'image du Diable est magnifique....

vendredi 21 septembre 2007

La Fontaine et les Fermiers Généraux...

Sous l'Ancien Régime, les fermiers généraux étaient ceux qui tenaient à ferme ou à bail les revenus publics, composés surtout alors de la taille, de la gabelle (l'impôt du sel), de l'impôt des tabacs, des octrois, etc.
Ils formaient une association privilégiée, la ferme générale, qui compta longtemps 40 membres, et qui fut ensuite portée à 60. Ils s'enrichissaient rapidement et de façon considérable.

Leur nomination dépendait du ministre des finances, et le plus souvent le ministre recevait du personnage préféré un pot-de-vin considérable. L'institution des fermiers généraux remonte à Philippe le Bel. Elle donna lieu à une foule d'abus, que l'Assemblée constituante fit disparaître en 1790, en supprimant les fermes.

Mais quand on est bibliophile, les fermiers généraux renvoient à la Fontaine (1621 -1695) et à son ouvrage "Contes et Nouvelles en vers" dont les fermiers généraux financèrent une édition qui passe pour l'un des plus beaux livres illustrés du 18ème siècle.

Les richissimes Fermiers Généraux ne renoncèrent en effet à aucune dépense pour que l'édition soit une des plus belles qui soient : elle fût imprimée à Paris (Barbou), avec les caractères de Fournier le Jeune, et tirée à 2000 exemplaires seulement, en deux volumes in-8, sur papier de Hollande.

Cette édition des Fermiers Généraux doit grandement son succès à l'illustration d'Eisen, qui se livre ici à un exercice magistral, "amplifiant délicatement" ce que le texte suggère, et bien souvent de façon assez libertine. Il est d'ailleurs secondé par Choffard, graveur ornemaniste dont les culs-de-lampe sont également magnifiques.
En général, les exemplaires bien constitués comportent un Portrait-frontispice de La Fontaine d'après Rigaud gravé par Ficquet, un portrait d'Eisen, gravé par Ficquet d'après Vispré, quatre vignettes, 53 culs-de-lampe par Choffard et 80 figures d'après Eisen gravées par Aliamet, Baquoy, Choffard, Delafosse, Flipart, Lemire, Leveau, de Longueil et Ouvrier.

Naturellement, les Fermiers Généraux ne pouvaient se contenter de reliures médiocres et très souvent les exemplaires sont reliés en maroquin, parfois même signé, ce qui est assez rare pour le 18ème siècle.

L'ouvrage est-il rare? Curieusement, non. Mais il est toujours très cher. Et puis, comme tout bel objet, l'ouvrage a fait l'objet de nombreuses contrefaçons qui sont elles plus abordables et parfois également exquises.
Je possède pour ma part une contrefaçon de 1792, en maroquin bleu nuit signé Vermorel dont je ne me séparerai pas pour tout l'or du monde (enfin, ou presque). C'est vraiment un livre pour bibliophile.

H

Images : mon édition, bleue, et une autre.

P.S. : Saviez vous qu'en procédant à la toilette mortuaire de La Fontaine, on découvrît qu'il portait un cilice
?

jeudi 20 septembre 2007

Rangement, humeur...

Je suis un peu surmené en ce moment (gentiment, je vous rassure), donc moins de temps pour un message sur le fond, ce qui me permet de vous rappeler que vos messages sont plus que bienvenus. N'hésitez jamais a m'envoyer des textes, des articles!

Un petit billet donc... Je suis en plein rangement de ma bibliothèque, à moins que ce ne soit perpétuel. Enfin bref. C'est une excellente occasion de redécouvrir des livres acquis il y a plusieurs années, de les feuilleter, en un mot de se laisser porter par cette douce langueur, humer les maroquins, caresser les papiers.... ah! oh! oui, encore!

Mais je m'égare. J'ai réalisé qu'en parcourant les rayonnages, je presque dater la période où j'ai acheté chaque ouvrage. Je ne sais pour vous, mais il est évident que mes goûts et mes exigences ont changé avec le temps. Je conserve encore précieusement une petite édition de format Cazin de Racine, qui est mon premier livre ancien, alors qu'il est évident que je ne lui accorderais plus aucun regard si je le croisais demain sur un étalage (coiffes arrachées, épidermures, etc).

Aujourd'hui, je n'achète plus de tels ouvrages et alors que je regardais stupidement les amateurs de reliures il y a quelques années, je suis aujourd'hui un obsédé de la reliure (à partir du moment où le contenu me plaît, entendons-nous bien). Il me faut du maroquin, du veau glacé, je cherches des coiffes parfaites, je m'extasie sur la dorure. Un vrai malade quoi.

Le contenu reste primordial, mais cette exigence vis-à-vis de la reliure est bien nouvelle, et je suis aujourd'hui convaincu que c'est un élément essentiel dans une bonne/belle bibliothèque. Aussi, j'achète moins, mais mieux, ou en tout cas, dans des états qui sont désormais exempts de défauts majeurs.

En contemplant les rayonnages et en passant un petit coup de cire de la BN au passage sur les exemplaires qui le méritent, je pensais à l'un d'entre vous (Jean, ou Dédé?) qui s'interrogeait sur les vers. Je n'ai pas ce problème, heureusement, et je me demandais s'il arrive encore parfois de tomber sur des vers vivants ou bien si l'on ne croise plus que le résultat de leurs méfaits...?

C'est vraiment curieux, les évolutions d'une bibliothèque, a-t-elle changé en avec moi, ou bien est-ce elle qui m'a changé?

H

mercredi 19 septembre 2007

Et ça, vous avez déjà vu?

Une petite trouvaille amusante : 3 tout petits ouvrages en maroquin (un bleu, un lavallière, un aubergine), dans leur petit coffret.
H

Stop ou encore, identification bis..

Et celle-ci?
Avec JHS au centre du médaillon?

Merci!

H

Identification d'armes?

Je fais appel aux spécialistes des armoiries...
Pourriez-vous m'aider à identifier ces armes, qui se trouvent sur un in-8 en maroquin rouge de 1776.
Merci d'avance!

H

mardi 18 septembre 2007

Débat : bibliographie doit-il rimer avec haltérophilie?

Larousse, Quérard, Brunet... Bibliophile rime parfois avec haltérophile quand il s'agît de se pencher sur une bibliographie pour identifier ou rechercher des informations sur un ouvrage.

J'ai un ordinateur portable qui pèse 1,1 kg, avec un disque dur de 180 giga octets, sur lesquels je pourrais entrer toutes les bibliographies existant au monde, et pourtant mon Larousse pèse dix, vingt trente fois ce poids. Est-ce vraiment sérieux?

On numérise, on scanne, on flippe, alors voilà, je vous pose la question : en 2007, cela a-t-il encore un sens de posséder des bibliographies sur papier et qui pèsent des dizaines de kilos quand on peut disposer des mêmes outils sur des supports qui pèsent quelques grammes, voire même virtuels?

Mon avis? Non. Mais je suis un moderne. Je sais qu'il existe des bibliophiles qui rassemblent des ouvrages de bibliographie (c'est le thème de leur collection), mais en ce qui me concerne, les bibliographies ne sont que des outils qui me servent à m'informer. Aussi si je peux avoir la même information sur un DVD que dans 17 volumes in-4, je n'hésite pas une seconde.

Je possède d'ailleurs le Brunet numérisé par Frédéric Douin (http://www.livres-anciens.fr), et c'est un outil très précieux, qui tient sur un dvd, et qui est présent sur mon disque dur.

Vous savez que le blog ne fait pas de publicité, et je n'ai aucune action dans les activités de Monsieur Douin, mais il me semble que les quelques bibliographies qu'il propose sur dvd valent le détour, si vous ne les connaissez pas déjà.

Frédéric Douin numérise ainsi les principales bibliographies, corrige les images, utilise un outil de reconnaissance des caractères, et transforme les lourds volumes en Flipbook (un Flipbook est un livre virtuel en 3D avec "feuilletage". On a l'impression d'avoir le livre original sous les yeux). Mieux, on peut faire une recherche textuelle dans le volume ouvert. Au final, on économise un peu d'argent en prime (exemple le Brunet à 50 euro sur DVD alors qu'un exemplaire papier vaut autour de 400 euro).

A côté de cette initiative, on commence à trouver des bibliographies disponibles gratuitement, via Gallica par exemple, mais si leur coût est cette fois-ci nul, elles sont moins pratiques à l'usage (pas de fonction de recherche, on doit feuilleter toutes les pages, et la qualité laisse parfois à désirer).

Qu'en pensez-vous? Bibliographie doit-il rimer avec haltérophilie, ou plutôt avec légèreté?

H

P.S. Frédéric Douin est un lecteur du blog, et il offre 10% de réduction aux lecteurs du blog qui entrerons le code "bibliophilie" dans le coupon présent sur sa page (valable jusqu'au 31/12/07).


http://www.livres-anciens.fr/acatalog/ebook_Bibliographies.html

Sont disponibles :
-Gustave BRUNET Titre: LE MANUEL DU LIBRAIRE
-Otto LORENZ Titre: CATALOGUE GENERAL DE LA LIBRAIRIE FRANCAISE 1840-1875
-Antoine Alexandre BARBIER Titre: DICTIONNAIRE DES OUVRAGES ANONYMES
-Georges VICAIRE Titre: MANUEL DE L'AMATEUR DE LIVRES DU XIXème
-LEBLANC Titre: CATALOGUE DES OEUVRES DE GUSTAVE DORE
-LANSON Titre: MANUEL BIBLIOGRAPHIQUE DE LA LITTERATURE FRANCAISE (1500-1900)
-QUERARD Titre: LA FRANCE LITTERAIRE
et bientôt:
- Sommervogel, Catalogue de la bibliothèque des jésuites (9 vol de 9000 pages)

Pour les esprits chagrins qui me contactent parfois, je ne connais pas Monsieur Douin, il ne m'a pas contacté pour faire cette publicité, c'est moi qui lui ai demandé des informations. Je ne commencerai à toucher une part des bénéfices qu'au bout de 300 000 exemplaires de ses dvds vendus en 1 semaine (une Bentley Turbo R). L'outil
me plaît, c'est pour cela que je vous en parle.

Solution Enigme n°8

Il s'agissait en fait de la Fête des Foux, et de l'ouvrage Mémoires pour servir à l'Histoire de la Fête des Foux, qui se faisoit autrefois dans plusieurs Eglises, de Du Tilliot.

Cet ouvrage est paru au 18ème sous divers formats, généralement accompagné d'une douzaine de planches en taille douce (112 pp. de texte). Le Dorbon nous apprend de lui que c'est un "intéressant ouvrage sur la Société du Fou établie à Clèves en 1381 et qui essaima un peu partout en France: Mère Folle de Dijon, Abbé des Connards d'Evreux, et autres fêtes des Foux qui étaient célébrées dans différentes églises (Noyon, Lille, Valenciennes, Langres, Sens, Reims, Paris, Chalon-sur-Saône). A cette Société furent initiés de grands personnages tels que le prince de Condé, l'évêque de Langres, de La Rivière, de Vandenesse, Turrel."
L'ouvrage se lît très facilement, est constitue vraiment une bonne source sur les «fêtes de foux» et sociétés qui essaimèrent à partir du XIVe s. à travers toute la France. On y trouvre également une partie sur la Bourgogne et particulièrement la «Société de la Mère-Folle» de Dijon, d'où l'auteur était originaire et qui initia plusieurs grands personnages de l'État. Les planches représentent des sceaux, vêtements, étendards et attributs appartenant, pour la plupart, à cette société.
Bravo à Jean, qui fût le premier à trouver la bonne réponse, avec une avance confortable sur Bertrand, dont je vous rappelle qu'il est bibliophile et libraire bourguignon, "spécialiste" des ouvrages sur Dijon... (sourire). Bravo Jean.

Quant à Jean-Paul, dont l'érudition n'est pourtant plus à démontrer, il patine encore un peu et bien que très proche de la solution, il ne l'a pas trouvée.

Petite déception de la part de nos latinistes, qui sont restés muets, alors que l'allusion aux saturnales était quand même pour eux un indice important!

H


Images: quelques fêtes des fous.

lundi 17 septembre 2007

test musical

Enigme Bibliophilique n°8

Voici l'énigme du jour:

Je tiens mon origine de ce qui animait Rome le 16 des Calendes de Janvier, mais en ce qui me concerne, je me déroule bien sur le territoire français.

Que suis-je et surtout, quel ouvrage traite de moi en détail?

Allez, soyons fous, je vous donne même une image.
Pour les réponses, le mieux est l'email : blog.bibliophile@gmail.com

H

dimanche 16 septembre 2007

Auguste Harmand, émule de Libri, pour le malheur de la bibliothèque de Troyes.

Nous sommes dimanche, et malgré un week-end chargé, laissez moi vous conter l'histoire d'Auguste Harmand, autre filou, qui s'en prît à la bibliothèque de Troyes vers 1842.
Nommé bibliothécaire de la ville, Harmand, qui avait croisé Libri et noté "qu'il portait toujours un gros portefeuille sous le bras et une grande redingote qui lui servait à cacher les livres qu'il prenait', pilla la bibliothèque de Troyes pendant 30 ans.

Il fût finalement dénoncé par le concierge de la mairie, qui avait pris Harmand sur le fait, alors qu'il commettait un nouveau vol avec son complice, le libraire Dufëy. Harmand fût condamné à 4 ans de prison.

Son histoire est restée célèbre parce le voleur avait pris soin d'effacer toute trace des livres qu'il avait volés dans les catalogues de la bibliothèque, rendant impossible la tâche des experts Lalanne et de Montaiglon, chargés de retrouver les livres, ainsi que leur trace.

C'est le hasard qui leur permît en fait de retrouver la liste des livres ayant disparu : avant d'utiliser les catalogues, les livres de la bibliothèque avaient été répertoriés sur des fiches mobiles, lesquelles furent ensuite remisées au grenier. En les retrouvant, et en effectuant des comparaisons entre les fiches et les catalogues rédigés par Harmand, on pût identifier les livres manquants et lui en imputer le vol. Hélas, les fiches de certaines sections ne furent pas retrouvées dans un état permettant leur étude, et finalement on ne sût jamais exactement combien et quels livres Harmand déroba.

Au final, Libri, Harmand et d'autres ont largement démontré que les personnes dont les bibliothèques avaient finalement le plus à craindre sont les conservateurs et les bibliothécaires eux-mêmes.


C'est la même conclusion effarante qui fût faite lorsque la Bibliothèque Nationale fût déplacée et réinventoriée récemment... Des milliers de volumes avaient disparu, probablement victimes de vols de la part du personnel et des chercheurs....

H

Image : la bibliothèque de Troyes.

Quiz...

Et bien, malgré des mentions spéciales pour Jean-Paul, Isabelle et Olivier qui frolèrent le sans fautes, personne n'a trouvé toutes les réponses...

Trop dur?

H

samedi 15 septembre 2007

Les réponses au quiz

Week-end chargé, mais je trouve quelques minutes pour poster les réponses au quiz.

Demain, je vous donnerai le tableau d'honneur :

REPONSE 1 : IZESCHNE

REPONSE 2 : LEMNISQUE

REPONSE 3 : Le Père Jacques LELONG

REPONSE 4 : Gabriel MARTIN

REPONSE 5 : Louis BILLAINE

REPONSE 6 : LES CHRYSOGRAPHES

REPONSE 7 : Simon de COLINES

REPONSE 8 : LES PHYLACTERES

REPONSE 9 : PROLEGOMENES

REPONSE 10 : Edouard RABAN

H

jeudi 13 septembre 2007

Portrait : Jean-Paul Fontaine, le Bibliophile Rémois

Je suis fier de vous proposer aujourd'hui le portrait de Jean-Paul Fontaine, passionné parmi les passionnés, et auteur de nombreux textes sur la bibliophilie et accessoirement lecteur du blog. J'espère que vous apprécierez ses rencontres, notamment celle où il a tenu une belle allemande entre ses bras.

"Bonjour Jean-Paul,

Pourriez-vous nous parler un peu de vous et de votre bibliothèque?

Médecin en pré-retraite, j'ai 64 ans. J'ai fondé en 1985 une petite revue trimestrielle d'histoire du livre et de la littérature, Le Bibliophile Rémois, qui a cessé de paraître en 2004 (j'étais depuis trop longtemps le seul rédacteur, sous de nombreux pseudonymes!). Depuis, je suis rédacteur au magazine du Bibliophile. Je suis l'auteur du Livre des Livres (Hatier, 1994) et autres travaux sur l'histoire de l'Imprimerie et du Livre. Une somme sur Cazin et ses éditions authentiques est sous presse. Ma bibliothèque, d'environ 8 000 volumes, a subi les conséquences imprévisibles des agressions diverses qu'on peut rencontrer dans la vie et a été dispersée en plusieurs ventes publiques. Aucun de mes enfants n'étant bibliophile, je n'ai guère plus que le minimum vital en documentation, pour travailler. Depuis quand la passion de la bibliophilie s'est-elle emparée de vous?

J'ai le souvenir d'avoir toujours été attiré par les livres, probablement influencé par une Mère passionnée d'antiquités. La bibliophilie m'a ouvert sur le monde non médical (ce dernier, de ma génération en tous cas, n'étant trop souvent passionné que par la chasse ou la Bourse) où j'ai rencontré des passionnés intelligents qui m'ont beaucoup appris et qui m'ont souvent honoré de leur amitié : au hasard et dans le désordre, Henri-Jean Martin, François Chamonal, Lucien Scheler et Albert Ronsin, aujourd'hui décédés, les libraires Christian Galantaris (Paris), André Jammes (Paris) et Freddy Depadt (Bruxelles), Jean-Dominique Mellot (BnF), Claude Bourdois (ARO), Jean Dérens (BHVP), Albert Labarre (BnF), Philippe Hoch (Metz), Jean-Daniel Candaux (Genève), Jeanne Veyrin-Forrer BnF), Jean-Claude Garreta (Arsenal), Guy Biart (Namur), Paul Culot (Bruxelles), Jacques Renoux (fondateur du magazine du Bibliophile),...
Quels sont vos domaines de prédilection, ou votre approche est-elle éclectique et vous fonctionnez au coup de coeur?

D'une famille originaire de Bretagne, j'ai commencé par une collection de livres sur cette province. Plus tard, j'ai réalisé qu'en dehors de l'auteur, il y avait un autre responsable incontournable du livre que j'avais dans les mains, l'imprimeur, et me voilà parti dans l'histoire de l'Imprimerie, les impressions des XVe et surtout XVIe siècles et les livres anciens de documentation sur le sujet. Troisième et dernière étape : l'intérêt pour les bibliographes et les bibliophiles. Avec l'âge, on remplace la bière par le bordeaux ! J'ai donc surtout fonctionné aux coups de coeur.
Où achetez vous vos livres.? Internet, salons, libraires?

J'ai acheté des livres partout où il y en avait : libraires naturellement, antiquaires et brocanteurs parfois, souvent en ventes publiques, sur les quais de la Seine (qui a dit qu'il n'y avait plus de trouvailles à y faire ?), rarement dans les salons, et même sur Internet (c'est surtout vrai pour la documentation difficile à trouver).

Quel est le ou les livres qui vous font rêver? Et les livres que vous possédez déjà et qui vous sont particulièrement chers?

Vous aurez compris que j'ai quelques regrets d'avoir vendu L'histoire de Bretaigne (1618) de Bertrand d'Argentré, Le blason de France (1697) de Cadot, aux armes du duc de Bordeaux, la célèbre impression des Oeuvres de Platon (1578) par Henri (II) Estienne avc les "grecs du Roi", le seul exemplaire sur parchemin de La Treille muscate (1961) de Colette avec 14 lithographies de Terechkovitch, et même une affichette du Festival Dada à la Salle Gaveau (1920) annonçant au programme que "Tous les dadas se feront tondre les cheveux sur la scène". Aujourd'hui, j'essaie de rassembler les oeuvres d'Octave Uzanne, du moins celles qui touchent la bibliophilie, et rêve de trouver un exemplaire (pas trop cher) de son Dictionnaire biblio-philosophique (1896).

Vous savez que les lecteurs du blog aiment les histoires, auriez-vous une anecdote à nous raconter, sur une trouvaille, un livre, autre chose qui touche à la bibliophilie?

Lors d'une vente aux enchères à Reims dans les années 1970, ma Mère, qui m'accompagnait et qui me croyait en difficulté face à un autre amateur pour un livre, a enchérit sur ma propre enchère, provoquant ma stupéfaction à haute voix et déclenchant l'hilarité de la salle !

Lors d'une visite privée à la Réserve des Imprimés de la BnF (Richelieu), dans les années 1980, j'ai pu tenir dans mes bras (vu la taille) un des deux volumes de la Bible de Gutenberg ... quelle sensation !

Autre émotion : la découverte en 1991 d'un exemplaire du premier livre imprimé de La Ferté-sous-Jouarre (1644), inconnu des bibliographes, vieillissant de trois ans les débuts de l'Imprimerie dans cette ville, et provoquant l'arrivée précipitée à Reims de François Chamonal pour me dire qu'il était acheteur d'un éventuel second exemplaire quand je le trouverai !

Enfin, vous êtes un visiteur fidèle du blog... qu'en attendez-vous?"

J'ai découvert votre blog par hasard. Ce qu'il s'y dit me plait et je souhaite qu'il participe, de même que d'autres "supports", au partage de cette passion qui nous anime, qui nous maintient en constant éveil et qui nous lie à la Connaissance, source de bonheur inexprimable.

Merci beaucoup.

H

Images : Le Livre des Livres, la bibliographie des livres imprimés à Reims au XVIIe, le dernier numéro du Bibliophile Rémois, l'ex-libris de Jean-Paul, la vente en 1992

Mea Culpa pour les errata

Certains jours, je n'ai qu'une vingtaine de minutes pour écrire mon message et je n'ai pas le temps de le relire.

Aussi, il m'arrive de constater de grossières erreurs de ponctuation, de conjugaison, de frappe, etc. Quand je les relis le lendemain, je suis effrayé!

Je plaide coupable et je compte sur votre mansuétude. Désolé.

H

mercredi 12 septembre 2007

D'Artagnan, Courtilz de Sandras et Alexandre Dumas...

En fait, la relecture estivale de Club Dumas m'a donné envie de relire les Trois Mousquetaires, que je viens de terminer...

Saviez-vous qu'il y a en fait trois d'Artagnan : le vrai, celui de Courtilz de Sandras et celui rendu célèbre dans le monde entier par Alexandre Dumas.
Le vrai d'Artagnan, de son vrai nom Charles de Batz-Castelmore vécût au 17ème (1615 - 1673). Il est né dans le Gers et débuta sa carrière militaire dans la compagnie des gardes de M. des Essarts. Il participa ensuite à diverses opérations militaires, effectua comme ses "confrères" un voyage à Londres, puis entra dans les fameux mousquetaires, sous la protection de Mazarin. Pendant la Fronde Mazarin lui confiera d'ailleurs plusieurs missions. Par la suite, il montera plutôt rapidement en grade, occupant diverses fonctions et cotoyant les puissants. C'est d'ailleurs lui qui arrêta Fouquet à Nantes avant de le conduire à Pignerol. Enfin, il devient gouverneur de Lille en 1673, mais tombe à Maastricht en juin 1673 alors qu'il est sous les ordres de Vauban et du Roi. Colbert écrivît de lui qu'il était l'"une des créatures de Mazarin".
Dès 1700, Courtilz de Sandras (1644 - 1712) publiera les Mémoires de Monsieur D'Artagnan, capitaine lieutenant de la Première Compagnie des Mousquetaires du Roi. Contenant quantité de choses particulières & secrettes qui se sont passées sous le règne de Louis le Grand (chez Pierre Marteau). Courtilz de Sandras fût lui aussi mousquetaire et il fort probable qu'il entendît parler du vrai d'Artagnan à la fois au cours de ces années militaires, mais aussi parce qu'il fût embastillé avec un ami proche de Charles de Batz-Castelmore. Après 18 ans chez les mousquetaires, il devînt polygraphe et on lui doit plusieurs ouvrages. Le récit de Sandras mêle le vrai au faux, certains passages sont purement inventés (arrivée à Paris), mais d'autres sont crédibles et de nombreux personnages ont réellement existé, dont Tréville Jussac ou Milady de Winter (Mme de Miramion). Le livre est très intéressant, parce qu'écrit par un contemporain de d'Artagnan, qui était assez au fait de la vie "quotidienne" d'un Mousquetaire du roi. Il n'est pas rare, mais reste recherché.
C'est Dumas qui fît de d'Artagnan l'un des plus grands héros de notre temps. Son histoire est naturellement plus romancée, et le d'Artagnan de Dumas arrive à Paris bien avant le vrai, ce qui lui permet d'être mêlé à l'affaire des ferrets de la Reine ou au siège de la Rochelle. En réalité, Dumas en fait un acteur des grands moments de l'époque et lui fait "croiser le fer" avec Richelieu, quand le véritable sera plus proche de Mazarin. Il décédera malgré tout dans les mêmes circonstances que son inspirateur.

Une conclusion... Les trois méritent assurément d'être connus et les deux livres sont des classiques pour tout bibliophile passionné par ces thèmes. Ce n'est pas mon cas, mais comme je passe bientôt un examen d'entrée au Club Dumas, avec mon vin d'Anjou sous le bras... il m'a bien été nécessaire de me/vous rafraîchir les idées!

H

Un bien beau personnage que ce d'Artagnan, comme dirait une grand scientifique américain "Le plus fort, le plus rapide, en un mot, le meilleur", Oscar Goldman.

mardi 11 septembre 2007

Le Blog ouvre ses portes...

Jusqu'à aujourd'hui j'ai limité de façon drastique les échanges de bannières entre le blog et d'autres sites, malgré les sollicitations. Sans aller jusque là, et sans tomber dans la publicité, je me suis dit qu'il serait légitime que le blog permette également de favoriser les relations entre les amateurs et les professionnels qui le lisent ou y participent.

Aussi, si vous êtes un professionnel du monde du livre et de la bibliophilie, je vais travailler à ce que le blog vous donne les moyens de vous présenter aux lecteurs.

Je reçois régulièrement des emails me demandant des informations sur les libraires, les professionnels de la reliure ou de la restauration...Parallèlement, je sais qu'il y a quelques professionnels qui lisent le blog, quelques libraires, mais aussi des spécialistes de la reliure.

Si vous avez envie de vous faire connaître des autres lecteurs du blog, n'hésitez pas à me contacter, nous trouverons ensemble la meilleure façon de procéder (naturellement, tout ceci est gratuit, comme toujours sur le blog), sans pour autant dénaturer le blog : blog.bibliophile@gmail.com.

Allez, ne soyez pas timides, libraires, relieurs, restaurateurs... contactez moi, nous y réfléchirons ensemble!

H

Je ne sais pas si cela vous apportera des contacts ou des clients, mais comme le dit un célèbre philosophe extra-terreste : "Une chance, si mince soit-elle, mérite d'être saisie" Actarus, épisode 64.

lundi 10 septembre 2007

L'Enigme devient le Grand Quiz de la Bibliophilie...

ATTENTION, QUELQUES REPONSES FIGURENTE DEJA DANS LES COMMENTAIRES.... NE LES REGARDEZ PAS SI VOUS VOULEZ CONTINUER A CHERCHER.
Googlers, bibliophiles, amateurs, nous sommes lundi, c'est donc le jour de l'énigme bibliophilique...

Cette semaine, surprise, c'est à un quiz de 10 questions que vous allez devoir répondre... Il est proposé par Bertrand.

Pour que chacun est sa chance, vous avez 5 jours, soit jusqu'à samedi soir, pour répondre aux 10 questions... Ce n'est pas une épreuve de vitesse. 10 questions, vous aurez donc une note sur 10! Dès que vous le voulez, envoyez moi les réponses à blog.bibliophile@gmail.com

Attention, je publierai les notes sur le blog (j'entends déjà tous les professeurs lecteurs du blog frémir....)

A gagner? La gloire!

Bonne chance, bonne quête, bons moments... A toi Bertrand.

"Je vous propose cette semaine un petit quiz tiré d’un ouvrage de bibliographie instructive écrit par un savant homme au tout début du XIXè siècle. Je ne vous en dévoile pas le titre tout de suite pour laisser la chance à tout le monde, même à ceux qui ne possèdent pas cet ouvrage ou qui sauraient où le chercher, de devenir… le champion du blog !

Ce quiz se divise en 10 questions simples à la la manière d’un célèbre jeu télévisé… chaque bonne réponse vaut donc 1 point et la note globale est donc, comme à l’école… /10

QUESTION 1 : Ouvrage composé de soixante-douze hâs ou chapîtres, dont Zoroastre est l’auteur. Le nom de cet ouvrage signifie une prière dans laquelle on relève la grandeur de celui à qui l’on s’adresse.

QUESTION 2 : C’est un signe en usage dans les anciens manuscrits pour marquer la différence des interprètes, quant aux termes seulement. Il consiste en une petite ligne horizontale entre deux points, l’un dessus et l’autre dessous.

QUESTION 3 : Bibliothécaire de la maison de l’Oratoire à Paris, mort en 1721. Ce savant bibliographe savait le grec, l’hébreu, le chaldéen, l’italien, l’espagnol, le portugais et l’anglais. Tous ses ouvrages sont estimés. Il a publié une Bibliothèque sacrée, qui a été réimprimée en 1723, 2 vol. in-fol., par les soins de Desmolets, son confrère et son successeur dans la place de bibliothécaire.

QUESTION 4 : Ce libraire de Paris était vraiment bibliographe. Il connaissait parfaitement l’art de classer une bibliothèque et de disposer un catalogue. Il avait formé la plupart des plus célèbres bibliothèques particulières de l’Europe. On conserve précieusement ses catalogues, qu’on peut mettre au rang des bons ouvrages de bibliographie, et qu’on peut souvent consulter avec avantage. On distingue surtout les catalogues des bibliothèques Colbert, de Bulteau, Boissier, Dufay, Hoym, Rothelin, de la Comtesse de Verue, etc. Il est mort en février 1761.

QUESTION 5 : Cet imprimeur du XVIIè siècle était très savant, il possédait le grec, le latin, l’espagnol, l’italien et le flamand. Il était presque aussi érudit que les Estienne. Son commerce de librairie s’étendait dans les pays étrangers, où il avait de grands magasins. On lui doit le Glossaire de Ducange, les familles bizantines de Ducange, la Diplomatique de Mabillon, etc. Il est mort à Paris en 1681 laissant un des plus riches fonds de librairie que l’on ait encore vu.

QUESTION 6 : C’est ainsi que s’appelaient les écrivains en lettres d’or. Il parait que cette sorte d’écriture tient à des temps très reculés, ainsi qu’on le voit par les plus anciens manuscrits.

QUESTION 7 : Imprimeur français du XVIè siècle qui succéda à Henri Estienne, dont il épousa la veuve : il est un des plus habiles imprimeurs anciens dont la France s’honore. Il mourut en 1547. Les derniers ouvrages sortis de ses presses portent la date de 1546.

QUESTION 8 : C’était autrefois des morceaux de parchemin bien choisis sur lesquels les juifs écrivaient en lettres carrées, avec soin, et avec de l’encre préparée exprès, des passages de la loi. On les roulait ensuite, et on les attachait dans une peau de veau noire, qu’on portait, soit au bras, soit au front. Il y a apparence que quelques juifs conservent encore cette habitude, car dernièrement on m’en a apporté un trouvé sur la grand route.

QUESTION 9 : C’est un écrit qui sert d’introduction à un ouvrage, et qui renferme tout ce qui est nécessaire pour mettre le lecteur plus à portée d’entendre cet ouvrage, et de le lire avec profit. Ce sont des observations préparatoires, des instructions préliminaires qu’exige l’étude de presque tous les arts et de toutes les sciences. Ce mot vient du grec devant, je parle.

QUESTION 10 : Littérateur. Il exerçait l’art typographique à Orange en 1651. Il était versé dans l’histoire et dans les antiquités.

A vous jouer!

Bertrand et Hugues

Attention Enigme Bibliophilique...

Comme tous les lundi, je vous proposerai ce soir une énigme bibliophilique.

Mais attention, ce soir, elle sera absolument exceptionnelle, et vous aurez donc plusieurs jours pour répondre.

Je la posterai comme d'habitude, entre 20h15 et 21h.

Soyez présents! C'est un véritable jeu de piste auquel vous allez pouvoir prendre part!

H

dimanche 9 septembre 2007

Le libraire abusé, ou tel est pris qui croyait prendre

L'escroquerie du jour s'est jouée il y a des années aux dépends d'un libraire de la rue Soufflot, à Paris.

Un passant, probablement pas bibliophile mais connaissant les libraires et leurs pratiques, avisa devant la devanture de la librairie, sur un étalage, un exemplaire du monumental Littré, en cinq volumes, proposé à 80 francs.
C'est là que tout se joue en quelques centièmes de secondes : personne, aucun commis, pas d'autre passant... la décision est prise. Notre ami prend les cinq volumes sous son bras, il fourre l'étiquette dans sa poche.... et entre dans la librairie.

Aussitôt il propose le(ur) Littré au libraire... Celui-ci, répond "Un Littré, je n'en ai que faire ; j'en ai un devant la porte; et deux autres encore en magasin"... Néanmoins, le professionnel avise notre ami avec ces cinq in-4 sous le bras et flaire la bonne affaire... Il ne va pas faire le tour de Paris ainsi, et un Littré, ça se vend toujours!

"- Et combien en voulez-vous? (les habitués reconnaîtront une formule habituelle du libraire auquel on vient proposer un ouvrage, elle est généralement accompagnée d'une moue fort dubitative...)

- Le plus possible...

- J'entends bien, mais un Littré vous savez... Ca ne se vend pas si bien... Je ne peux vous en proposer que trente francs....

- Mettons 35...

- Non, 30, pas davantage vous dis-je...

- Aahah... Vous êtes dur... Dans ce cas, payez moi de suite, que j'oublie ce triste épisode...". Et le libraire paya les 30 francs...

On imagine aisément la satisfaction du libraire, et on présume que notre filou n'as pas trop traîné dans le quartier!

H

Merci à (Albert CIM)

samedi 8 septembre 2007

Un Livre à l'honneur : Le Costume Historique, de Racinet

Spontanément je dirais une quarantaine de kilos. Mon dos peut témoigner, il se souvient encore du jour où j'ai acquis le monumental Racinet et où j'ai rejoué la Traversée de Paris à ma façon, avec les 6 volumes in-folio dans ma valise, en guise de jambon... (Je ne suis pas passé rue Poliveau, mais le voyage fût épique). Le Costume Historique ou "Racinet" tire naturellement son surnom de son auteur, Auguste Racinet (1825-1893), dessinateur fort apprécié de son époque et qui fût également auteur de plusieurs autres ouvrages documentaires.
Le Costume Historique, fût publié par Firmin-Didot de 1876 à 1886 en 6 volumes in-folio (une édition in-quarto, plus commune parût en 1888). L'intérêt de l'ouvrage réside non seulement dans les 500 gravures aux couleurs éclatantes de Racinet, mais également dans le fait que l'auteur s'intéressait non seulement aux costumes, qu'ils soient civils, religieux ou militaires, mais également aux us et coutumes des peuples, à leurs modes de locomotion, à leur alimentation et à la confection des vêtements (ex. : l'alimentation chez les Grecs, les moyens de locomotion en Inde). Son souci extrême du détail se retrouve dans ses dessins qui font de l'ouvrage un document remarquable, unique en son genre, qui trouvera aussi bien sa place dans une bibliothèque consacrée aux voyages, à l'histoire ou à la mode. C'est dans tous les cas un véritable voyage à travers le temps, absolument fascinant.
Le Costume Historique est divisé en quatre parties :
Partie I - L'Antiquité classique (Egypte, Assyrie, Israël, Perse et Phrygie, Grèce Rome, Europe barbare, Gaule)
Partie II - Civilisations antiques du XIXè siècle (Océanie, Afrique, Amérique - Esquimaux - Chine, Japon, Inde, Ceylan, Perse, Moyen-Orient, Turquie, Afrique mauresque)
Partie III - L'Europe de l'Empire Byzantin aux années 1800 (Europe moyenâgeuse, costumes de guerre, bijoux, ornements, coiffures, Europe du XVè au XVIIè siècle, costumes militaires, costumes féminins et masculins, mobilier, Europe des XVIIIè et XIXè siècle, costumes féminins et coiffures)
Partie IV - Les costumes traditionnels du XIXè siècle (Scandinavie, Hollande, Ecosse, Angleterre, Allemagne, Suisse, Russie, Pologne, Hongrie, Grèce, Italie, Espagne, Portugal, France) Au delà des qualités intrinsèques du texte et des gravures, on ne peut présenter le Racinet sans évoquer le tour de force de Firmin-Didot qui proposa là un ouvrage d'une qualité absolument sublime, sur grand papier, qui reste absolument exempt de rousseurs malgré les années. Certains ouvrages eurent la chance de se voir doter de gravures supplémentaires or et argent. C'est d'ailleurs la beauté de ses gravures qui finira par rendre les exemplaires du Racinet assez rares, de nombreux marchands n'ayant aucun scrupule à le dépecer pour vendre les gravures une par une. Il y en a d'ailleurs de nombreux exemples sur ebay (il y a même un Racinet complet, mais en bien triste état).
L'excellent éditeur Taschen vient de rééditer le Costume Historique et vous pouvez désormais le trouver dans toutes les bonnes librairies pour un prix bien plus modique. Je vous le recommande, non seulement pour les gravures, mais également pour le texte et la vision de l'auteur sur les moeurs de chaque civilisation.
Les moeurs, la morale et la mode? Je laisse le mot de la fin à un grand philosophe allemand des temps modernes :

"La mode n'est ni morale, ni amorale, elle est faite pour remonter le moral". Karl Lagerfeld.

H

Images : le Racinet.

P.S. : vous ne le saviez peut-être pas, mais le couturier Karl Lagerfeld, "fou de livres", détient la plus grande bibliothèque privée de France, avec près de 300 000 volumes.

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